Le labyrinthe
Dans toutes les cultures, la figure du labyrinthe symbolise le voyage intérieur de l’homme à la recherche de sa vérité. Le labyrinthe est fréquemment associé aux figures féminines. Ainsi, la Grande Déesse, à l’origine du monde dans les mythes les plus anciens, tisse les étoffes, mais aussi les histoires, tisse le temps et le destin des hommes, noue et dénoue les sortilèges. Dans la mythologie grecque, les Parques tiennent en leurs mains le fil du temps et des destinées humaines.
Et n’est-ce pas une femme, Ariane, qui, par un fil donné à Thésée, lui permet de trouver son chemin dans le labyrinthe ? Dans la mythologie nordique, les Walkyries tissent le destin du monde avec le sang et les intestins des hommes. En Amérique du Nord, les Navaros, comme les Hopis, vénèrent la femme araignée. C’est pourquoi le labyrinthe constitue un motif immuable, présent dans toutes les cultures. On le retrouve aussi bien dans les monastères tibétains ou le dallage des cathédrales que dans les jardins de la Renaissance ou du château de Versailles. Et jusqu’à aujourd’hui, dans les méandres du web.
Le labyrinthe de Dédale
De leur union naît le Minotaure, à corps d’homme et à tête de taureau. Minos fait construire par Dédale, complice de l’union contre-nature, un labyrinthe où le Minotaure est enfermé. Ce labyrinthe est bâti sur le modèle du tombeau d’un roi d’Égypte, Mendès.
"Le labyrinthe recélait en ses murs aveugles le lacis de ses couloirs et la ruse de ses mille détours." Virgile, Énéide, 588.
Thésée contre le Minotaure
Cette amphore montre ainsi le héros en tunique courte, vêtu d’une peau de fauve, tenant fermement la tête de son adversaire par les cornes, tandis qu’il lui enfonce son épée dans le torse. Le Minotaure, à la tête et à la queue de taureau, agonisant, est déjà à genoux, brandissant encore un rocher dans sa main levée. Deux personnages assistent à la scène : un homme et une femme qui est sans doute Ariane.
Le minotaure enfant, avec sa mère Pasiphaé
Le labyrinthe de Crète et l’histoire de Thésée et d’Ariane
Les différents épisodes de la légende sont représentés sur la même gravure. Tandis que le Minotaure est enfermé dans son labyrinthe, l’un des fils de Minos est tué par un taureau à Athènes. Egée, roi d’Athènes, se voit contraint par Minos de livrer tous les neufs ans 14 adolescents, destinés à être dévorés par le Minotaure. Thésée, fils d’Égée s’embarque dans le navire partant pour la Crète afin de tuer le monstre. Là, il séduit l’une des filles de Minos et Pasiphaé, Ariane, qui lui donne sur le conseil de Dédale une boule de glue et de colle, destinée à être jetée dans la gueule de la créature, une pelote de laine destinée à étrangler le Minotaure et une pelote de fil de soie. On voit sur la gravure, au premier plan, Ariane remettant les trois pelotes à Thésée, puis à nouveau Thésée pénétrant dans le labyrinthe. Il attache un bout du fil de soie à l’entrée du labyrinthe, tue le Minotaure et ressort en suivant le fil. Il repart à Athènes en abandonnant Ariane. On la voit au second plan à gauche, agitant un linge alors que le bateau à la voile noire vogue vers Athènes. On retrouve Ariane juste à côté, s’étant jetée dans les flots d’où elle sera saisie par Jupiter. A droite On aperçoit Égée qui se précipite dans la mer en apercevant la voile noire.
Pour punir Dédale, Minos l’enferme avec son fils Icare dans le labyrinthe. Dédale construit des ailes en cire et s’évade avec Icare, qui périt d’avoir volé trop haut et d’avoir ainsi fait fondre ses ailes au soleil.
Thésée épouse la sœur de l’infortunée Ariane, Phèdre, qui s’éprend de son fils Hippolyte. Celui-ci se fait tuer par Poséidon, qui venge ainsi la mort de son propre fils. Thésée se remariera avec Médée et descendra aux Enfers, dont il parviendra à ressortir.
"Tout le mythe de Thésée raconte un voyage vers la mort, un sacrifice, une renaissance et une initiation. Dédale en est l’initiateur, le Minotaure le bourreau, Ariane la récompense, Thésée l’initié, qui peut même se payer le luxe, bien plus tard, de descendre en Enfer et d’en revenir sain et sauf. " (J. Attali, Chemins de sagesse, Fayard, p. 71-72).
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Joueurs de dés - Chaufferette inversable - Oiseau buveur automate
La page est couverte d’inscriptions qui se glissent entre les figures dessinées à des moments différents. Les deux séries de dessins se trouvent tête-bêche. Le texte concerne seulement deux objets, un oiseau automate et une chaufferette inversable. L’autre série de dessins semble avoir été dessinée antérieurement : accroupis, face à face, avec entre eux une sorte de plateau qui ressemble à une auge plate munie d’un bec d’écoulement de l’eau et qui pourrait être une auge à plâtre ou à mortier, deux hommes se font face, têtes et torses nus. L’un des hommes a une écharpe qui lui entoure la taille, et couvre son dos et ses épaules. Dans l’autre sens, on peut lire ce qui se rapporte aux autres figures.
Planche naturaliste - Labyrinthe
Le christianisme a souvent intégré les rites païens plutôt que de les combattre. Ainsi, il a intégré les labyrinthes dans les édifices religieux. On en trouve à Chartres, Bayeux, Amiens, Reims.
Ce dessin de Villard de Honnecourt représente très précisément le labyrinthe de la cathédrale de Chartres. Le cercle est entouré d’une bordure de marbre blanc ornée de 113 festons et gravée des vers du Miserere. Au centre le labyrinthe lui-même comprend 11 anneaux concentriques séparés par une bordure de marbre bleu. Il n’existe qu’un chemin pour rejoindre le centre sans impasses ni fausses pistes. Mais le chemin est laborieux : le chrétien qui le parcourt à genoux, en simulant le pèlerinage pour gagner son salut, doit à six reprises s’éloigner du centre alors qu’il y touche presque. Il parcourt ainsi dix fois la hauteur de la nef et l’on dit qu’il y mettait le même temps que pour parcourir en marchant une lieue.
Le pèlerin découvrait au centre une rosace, reflet de celle du vitrail ornant la façade, et, étrangement en ce lieu, l’image de Thésée et du Minotaure.
L’Église remplaça progressivement, dans les cathédrales et abbayes, l’image du Minotaure par celle du Christ avant d’entreprendre la destruction des labyrinthes qui finirent par apparaître comme une impardonnable concession aux rites païens.
Cette page présente également six dessins d’animaux soigneusement dessinés, une sauterelle, un chat, une mouche, une libellule, une écrevisse et un autre chat enroulé sur lui-même.
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Les labyrinthes dallés des cathédrales
Il n’existe qu’un chemin pour rejoindre le centre sans impasses ni fausses pistes. Mais il est laborieux : le chrétien le parcourait à genoux, en simulant le pèlerinage pour gagner son salut. L’Église remplacera progressivement, dans les cathédrales et abbayes, l’image du Minotaure par celle du Christ avant d’entreprendre la destruction des labyrinthes qui avaient fini par apparaître comme une impardonnable concession aux rites païens.
Labyrinthe persan
Tels Avicenne ou Averroès, les savants arabes intègrent le savoir grec à leur culture. Ils sont les acteurs de la transmission du savoir grec et de sa redécouverte en Occident à partir du XIIIe siècle. Aussi n’est-il pas étonnant de trouver un dessin de labyrinthe dans ce manuscrit persan.
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Dieu écrit droit avec des lignes courbes
Le dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob parle, contrairement aux idoles qui "ont une bouche et ne parlent point, des yeux et ne voient pas, des oreilles et n’entendent pas, des narines et n’ont pas d’odorat" (Psaume CXV, 4). Le décor de ce premier feuillet du Livre des Nombres, Bamidbar en hébreu, est composé de figures géométriques, d’entrelacs labyrinthiques et de grotesques réalisés à partir des notes massorétiques micrographiées. Écrit dans un registre plus grand, le premier mot, vayidaber, "[l’Éternel] parla", ainsi isolé, semble être mis en exergue et s’élever. La Parole de Dieu, invisible, devient, par l’intervention de la main de l’homme, réelle, tangible. Cette parole créatrice peut alors faire irruption dans l’histoire, car une fois prononcée et écrite elle demeure à tout jamais.
À l’homme de trouver son chemin vers le sens profond de cette parole.
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S’inventer des chemins : le mandala boudhiste
Les Tibétains considèrent le mandala comme la représentation graphique idéale du cosmos. Diagramme cosmique peint sur une toile ou composé de sable coloré, il reflète la structure concentrique de l’univers et contient la représentation des divinités bouddhiques. Il est associé à des exercices de visualisation qui proposent au bouddhiste tibétain un itinéraire de méditation, allant de la périphérie vers le centre, commencement et fin de tout ce qui est. Le mandala conduit ainsi le fidèle sur le chemin de l’éveil.
Un labyrinthe dans La Divine Comédie
L’Enfer est divisé en neuf cercles concentriques superposés. Dans ces galeries sont placés les damnés, classés d’après leurs crimes. Le Purgatoire est également divisé en sept Cercles. Le Paradis est divisé en neuf sphères. Plus on s’élève de sphère en sphère, plus les Vertus sont pures, plus la félicité est grande, car on approche de Dieu. Mais le poète invite à chercher le mystère au-delà de son récit :
Ô vous, qui avez pleine intelligence, Regardez la doctrine qui se cache, Sous le voile des vers étranges !
Le labyrinthe de verdure
Dans la seconde moitié du 15e siècle, se répand dans la haute aristocratie le goût du jardin à l’Antique. Le roi René d’Anjou est l’un des premiers à planter un labyrinthe de verdure peuplé de statues.
Dans le jardin de Charles Magius, au 16e siècle, le jardin en carreaux a laissé la place à des parterres en broderie et à des tonnelles soutenues par des caryatides.
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Jardin Renaissance
Avec la Renaissance, le monde cesse d’être soumis à un ordre divin. Les Occidentaux redécouvrent les savoirs scientifiques des Grecs par le biais des traditions arabes. Sciences et rationalisme l’emportent sur la prédominance de la religion. Dans le même temps triomphe la ligne droite avec l’optique et la perspective. C’est la fin des labyrinthes, désormais prohibés dans les églises.
C’est à peu près au même moment que les labyrinthes trouvent place dans les jardins, passant du sacré à l’agrément, du chemin initiatique au simulacre. Les premiers jardins labyrinthes apparaissent au 15e siècle. Charles V se fait construire un labyrinthe dans les jardins de Saint-Paul à Paris, François Ier dans le parc Louise de Savoie ; Charles Quint se passionne pour ces jardins qu’il aménage dans chacun de ses châteaux. Plus tard, Madame de Sévigné s’en fait aménager un aux Rochers, sa résidence de Bretagne, tandis que Buffon en conçoit un pour le Jardin des Plantes. Gabriel conçoit un jardin labyrinthe pour le jardin de Choisy-le-Roi et Le Nôtre pour Chantilly.
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Jardin Renaissance
Les contemporains de Shakespeare ont, semble-t-il, pris plaisir à façonner une esthétique du détour. Le motif polymorphe et polysémique du dédale s’est développé au sein des emblèmes avant de séduire les jardiniers puis les poètes, les musiciens, ou les dramaturges. Le théâtre de l’époque met en scène les détours amoureux dans des parcours labyrinthiques à l’image du Songe d’une nuit d’été.
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Jardin labyrinthe à Versailles
Vue et perspective du labyrinthe de Versailles
Oui, je peux désormais fermer les yeux et rire ;
Avec ce peloton, je saurai me conduire. Ésope lui répondait :
Amour, ce faible fil pourrait bien t’égarer
Au moindre choc, il peut casser.
Le visiteur est donc invité à trouver une règle de conduite. Le labyrinthe fonctionne sur les principes de l’art de la mémoire où pour retenir l’ordre d’un discours, il faut associer chaque mot essentiel à une image et à une phrase qui puisse l’illustrer.
Ainsi, chaque fontaine illustre une qualité morale disposée selon le plan du labyrinthe, formant une carte de la moralité qui se divise en sept provinces : la fragilité de la condition humaine, la recherche de la gloire, la chicane, la sottise, le libre arbitre, l’illusion et la conscience.
De plus, les fontaines s’ordonnent selon un tracé géométrique dont le labyrinthe n’est qu’une anamorphose et elles dessinent quatre directions. Chaque couple de direction regroupe des qualités ou des vices qui correspondent à des manières différentes de concevoir les caractères : cette cartographie dessine les possibles comportements de l’honnête homme dans le cercle de Fouquet.
Quand Ésope demande à l’Amour de garder les yeux ouverts, c’est pour apprendre à se conduire en honnête homme. Toutefois le sens du chemin qui répond à la question d’Ésope est si profondément hostile à la morale aristocratique qu’il vaut mieux pour Le Nôtre et ses amis qu’il n’ait pas été connu du roi.
Les labyrinthes de l’empereur de chine
Constituant un lieu de promenade aussi exotique pour l’empereur de Chine que pouvaient l’être pour ses contemporains européens les pagodes et parcs à la chinoise édifiés en Europe, ce lieu présentait la quintessence de l’art occidental en Chine. Le point de départ de la création de ce nouveau jardin impérial fut le désir exprimé par Qianlong de posséder une fontaine, comme il avait pu en voir l’image dans un album présenté par les missionnaires. En 1747, débuta l’aménagement des palais occidentaux, lié à celui du jardin de l’Éternel Printemps, commencé vers 1745.
Cette manière européenne de capter l’eau – élément dont on connaît l’importance dans l’agencement du jardin chinois – et de la faire rejaillir donna envie à l’empereur d’édifier une fontaine. Ces jeux d’eau n’étaient pas totalement inconnus puisque des jets et fontaines avaient déjà été installés auparavant par des Européens sous les Ming, au 17e siècle, puis sous les règnes de Kangxi et de Yongzheng. Mais le projet de Qianlong donna lieu à la construction de machineries beaucoup plus compliquées qu’auparavant. C’est le père Benoist (1715-1774), astronome français ayant des connaissances en hydraulique, qui est désigné comme fontainier de l’empereur, tâche pour laquelle il n’a aucune expérience mais dont il acquiert la connaissance nécessaire dans les ouvrages disponibles à Pékin. D’autres fontaines sont ensuite implantées, autour desquelles on construit, comme toiles de fond, plusieurs bâtiments de style européen dont certains contiennent les machineries.
Ce jardin d’agrément n’est guère fréquenté que par l’empereur et quelques-unes de ses femmes, mais est rapidement connu en Occident grâce aux missionnaires qui en vantent les mérites. Le site est isolé du reste du parc par un mur duquel ne dépasse que le haut de ces constructions qui ont été coiffées de toitures chinoises pour ne pas rompre l’harmonie de l’ensemble des jardins.
Le terrain est aménagé pour satisfaire aux règles chinoises en édifiant, non une seule bâtisse, mais une suite de pavillons indépendants, cachés les uns des autres, que l’on découvre au fur et à mesure. En ménageant des angles, des écrans, des collines, le regard ne peut jamais embrasser la totalité des paysages qui distillent peu à peu leurs surprises. Les missionnaires européens, parmi lesquels Attiret, Benoist et Sichelbarth, dirigeant des ouvriers chinois, sont sollicités pour construire ces palais dessinés par le frère Giuseppe Castiglione (1688-1766), peintre milanais, élève d’Andrea Pozzo, qui en est le maître d’œuvre et s’occupe également des moindres détails de la décoration intérieure. L’avancement du chantier est étroitement surveillé par l’empereur dont on peut penser qu’il ne manqua pas d’infléchir certains choix stylistiques.
Contrairement au parti pris adopté pour les pavillons du palais d’été, les bâtiments européens présentent une très grande symétrie et s’ordonnent en une géométrie rigoureuse. Le parc est pourvu d’un labyrinthe, construction inconnue jusqu’alors en Chine. Il est orné en son centre d’une éminence sur laquelle avait été édifié un kiosque. "Chaque année, le 15 de la huitième lune, on célébrait une grande réjouissance dans ce jardin. Qianlong, du kiosque central, regardait les lanternes. Ce jour-là, toutes les Dames et les Filles du Palais entraient dans le labyrinthe ; les unes après les autres, à mesure qu’elles arrivaient devant le kiosque, recevaient une récompense. L’Empereur, de sa propre main, lançait des fruits de tous les côtés, et les femmes de se les disputer au milieu des cris de joie et des éclats de rire. Le soir, celles qui entraient dans le labyrinthe portaient chacune au bout d’une hampe une fleur de nénuphar en soie jaune, avec une bougie allumée fixée à la pointe : c’était comme des myriades d’étoiles d’or brillant parmi les pins verts. Cela faisait un spectacle merveilleux ! "
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Jeu de l’oie : Constitution de 1791
Au 19e siècle, les labyrinthes deviennent une simple distraction populaire, dans les fêtes foraines ou sur papier sous la forme des jeux de l’oie.
Dans les fêtes foraines, les labyrinthes prennent la forme de jeux de miroirs, souvent déformants. Le premier apparaît en 1850 sous le nom de Crystal Palace à Sydenham. Ces jeux rencontrent un très grand succès populaire.
Le jeu de l’oie apparaît dès le 16e siècle. Le jeu se déroule en spirale et se divise en cases. Il propose aux enfants un parcours initiatique. C’est vers la porte du paradis que mène en général ce jeu apparu sans doute en Italie vers 1580. Il faut pour y parvenir franchir les 63 cases ponctuées d’oies (bénéfiques), mais aussi d’accidents (le pont, le puits, le labyrinthe, la prison, la mort). Les oies se voient bientôt entourées de thèmes didactiques ou décoratifs, ici le jeu conduit à la liberté à travers un certain nombre de scènes de la Révolution française.
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Explorer de nouveaux territoires : "penser labyrinthe"
- Direction éditoriale
Françoise Juhel, Éditions multimédias, BnF
Édition
Nathalie Ryser, Éditions multimédias, BnF
Conception graphique, développement et assistance technique
DES SIGNES, le studio Muchir et Desclouds, www. des-signes. fr
Sylvain Zorninger (chef de projet), Cécile Adam (développement) et Franklin Desclouds (direction artistique)
Traitement iconographique
Gisèle Nedjar, Éditions multimédias, BnF
© Bibliothèque nationale de France, 2 016
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