L’architecture du château
Le palais de François Ier
Aux 15e et 16e siècles, le château de Fontainebleau connaît un formidable développement à l’instigation de François Ier de retour d’Italie. La construction de la fameuse galerie reliant sa chambre à la chapelle est le cadre du plus célèbre décor de la Renaissance française. Œuvre des artistes italiens, Primatice et Rosso Fiorentino, elle marque la naissance de la Première École de Fontainebleau. L’année 1528 constitue un repère dans l’histoire de la construction du château de Fontainebleau. En effet, cette année-là, après avoir ordonné d’abattre le château vieux pour élever un palais à sa mesure, François Ier entame l’édification de la galerie. Attenante à l’appartement du Roi dont la chambre est située au premier étage du donjon, l’aile de la galerie est un espace privé réparti sur deux niveaux. Au premier étage, la galerie est un lieu réservé à la déambulation du souverain. Elle est alors éclairée en lumière traversante puisque ses fenêtres prennent à la fois jour au sud sur la cour de la Fontaine et regardent au nord, du côté du jardin de la Reine. Ce n’est qu’au 18e siècle, lors du doublement de l’aile pour y déployer de nouveaux appartements pour Louis XVI, que ses fenêtres ont été obturées et le cabinet de retraite du Roi, supprimé.
De cette galerie – la première construite en France – on raconte que le Roi en conservait lui-même la clé autour du cou et qu’il en réservait la visite à ses hôtes de marque. Au rez-de-chaussée, se déployaient les appartements de bains dans lesquels François Ier exposait, outre les grands antiques du Vatican fondus par Primatice à Fontainebleau même, des tableaux précieux comme La Joconde ou La Vierge au Rocher de Léonard de Vinci. Tandis que du côté de la cour Ovale, François Ier fait reconstruire le château sur les fondations primitives, dans le même temps, il reprend aux religieux les terrains de l’abbaye nécessaires à la constitution du domaine.
C’est ainsi que sont érigés les bâtiments qui bordent la cour du Cheval blanc (aile des Ministres au nord, aile de Ferrare à l’ouest, aile de la Galerie d’Ulysse au sud). Leur construction s’accompagne de celle de diverses dépendances (grand et petit jeu de paume, chenil, conciergerie, pavillons…). Des ajouts sont alors régulièrement effectués (modifications d’escaliers, construction de la colonnade ceinturant la cour Ovale, permettant la desserte des appartements et la montée de la garde à leurs abords, développement des bâtiments bordant la cour de la Fontaine puis alignement de ceux regardant du côté de la cour du Cheval blanc). La reconstruction d’une chapelle royale sur deux niveaux superposés marque un aboutissement.
Les aménagements ultérieurs
Palais tentaculaire, le château de Fontainebleau fait la synthèse de l’architecture en France, du 12e au 19e siècle. Symbole du château de Fontainebleau, le célèbre escalier en fer à cheval est un ouvrage du règne de Louis XIII – d’après un modèle de la Renaissance – dû à Jean Androuet du Cerceau.
L’empreinte de Louis XIV à Fontainebleau se manifeste essentiellement par la création du grand parterre confiée à André Le Nôtre.
Sous Louis XV, la construction de nouveaux logements pour la Cour entraîne d’importantes démolitions, notamment celle de la galerie d’Ulysse. Sous Louis XVI, les modifications apportées concernent surtout les décors intérieurs des appartements des souverains. Napoléon Ier, restaurant la “demeure des Rois” mise à mal par la Révolution, reprend à son compte les idées du siècle précédent, visant à rendre plus harmonieuses les façades de la cour du Cheval Blanc. Les travaux de restauration se poursuivent sous la restauration et la monarchie de Juillet.
Le règne de Napoléon III se caractérise par la poursuite des restaurations entreprises depuis le début du siècle. La plus notable est celle de la galerie des Cerfs afin de lui rendre ses volumes et décors du règne d’Henri IV. En 1854-1857 est construit le nouveau théâtre dans l’aile Louis XV.