Moments d’histoire
Saint-Denis est le cadre de moments forts de l’histoire de France et témoigne de celle de la monarchie. Mais ce lieu de mémoire a bien failli disparaître lors d’événements qui ont profondément troublé l’histoire du pays.
Saint-Denis et les guerres de religion
C’est à Saint-Denis qu’a lieu l’élément qui préfigure la fin des guerres de religion. Protestant, Henri IV y abjure et se convertit au catholicisme pour devenir roi de France (l’existence d’une religion d’État n’autorise pas le roi à appartenir à une autre religion). Plus tard au cours de son règne, Henri IV mettra fin aux effroyables guerres de religion en instaurant par l’Édit de Nantes la tolérance de la religion réformée. Mais rien n’est jamais acquis : Louis XIV abrogera l’édit de Nantes, considérant qu’il ne peut y avoir qu’"une foi, une loi, un roi".
La Révolution française et le saccage de 1793
Les événements politiques qui secouent la France en 1789 précipitent la chute de la monarchie dès le 10 août 1792, et avec elle, de ses symboles et lieux de pouvoir, ainsi que la vente d’une partie des biens du clergé. Les symboles de l’ordre féodal sont pris pour cible lors de la Terreur.
Le Comité de salut public, organe du gouvernement révolutionnaire créé sous la Constituante pour lutter contre les ennemis de la République naissante, décide de commémorer le premier anniversaire de la chute de la monarchie par la destruction des mausolées des rois de France. L’abbaye de Saint-Denis et sa nécropole royale n’échappent pas à ce programme. Les monuments funéraires sont soit détruits, soit vendus. Le métal récupéré sur les tombes est fondu et transformé en canons et boulets, nécessaires pour continuer la guerre contre les ennemis de la République. Certaines sépultures qui échappent à la destruction sont vendues à Alexandre Lenoir qui les entrepose dans son dépôt des Petits-Augustins, à Paris. De la même façon, une partie des vitraux est démontée afin de récupérer le plomb contenu dans les verrières. Elles sont remplacées au 19e siècle lors des deux campagnes de restauration entreprises par les architectes Debret et Viollet-le-Duc.
Ce n’est qu’en 1805, une fois sacré Empereur, que Napoléon Ier ordonne la restauration de la basilique, puis qu’il modernise une partie des bâtiments de l’abbaye en en faisant la Maison d’éducation de la Légion d’honneur en 1809.
La basilique et la Seconde Guerre mondiale
Le 13 juin 1940, l’armée allemande entre dans la ville de Saint-Denis. L’occupation du nord de la France commence et dure jusqu’en août 1944. Au cours de la libération de Paris par les forces alliées, la Plaine Saint-Denis subit de nombreux bombardements le 30 avril 1944. Parmi les cibles militaires nazies, l’on compte également des destructions de bâtiments civils : la basilique est touchée. De nombreux vitraux datant du 12e siècle sont détruits, les grands fenestrages gothiques étant particulièrement fragiles. Il ne reste aujourd’hui à Saint-Denis que cinq verrières du 12e siècle, ainsi que quelques éléments réchappés des bombardements et qui ont été démontés en 1997 en vue de leur restauration.