Histoire des cités-jardins
La cité-jardin est un modèle urbain inventé par le théoricien britannique Ebenezer Howard (1850-1928) en 1928. Originaire de Londres, il constate que la métropole ne peut faire face à l’afflux d’une population toujours plus nombreuse à la recherche de travail. La surpopulation dans les grandes villes comme Paris, Londres ou Berlin engendre des problèmes d’hygiène et de santé : les plus pauvres vivent dans des appartements sans eau ni électricité, parfois sans fenêtres, et les services municipaux de ramassage d’ordures ou de nettoyage sont souvent inexistants.
Ebenezer Howard, père de la cité-jardin
Ebenezer Howard pose la question suivante : comment réunir les avantages de la ville, où il y a du travail, et ceux de la campagne, où il y a de l’espace ? Ebenezer Howard voit l’avenir dans la cité-jardin et en pose les principes dans l’ouvrage Garden Cities of Tomorrow en 1898, qui connaît un rapide et immense succès dans le monde entier.
Les premières cités-jardins naissent au nord de Londres au tout début du 20e siècle. Ebenezer Howard applique, avec l’aide d’architectes et d’urbanistes, ses théories à Welwyn et Letchworth. De nombreuses personnalités étrangères (hommes politiques, techniciens, architectes, urbanistes) visitent ces réalisations pionnières pour s’en inspirer. Dès les premières années du 20e siècle, le concept de la cité-jardin s’exporte en Belgique, en Allemagne et en France, tout en connaissant des adaptations propres à chaque pays.
Les cités-jardins en France
La première cité-jardin construite en France est celle de Dourges dans le Nord-Pas-de-Calais, à partir de 1904. Destinée à loger les mineurs de la Compagnie des mines de Dourges, elle se distingue des cités ouvrières antérieures – monotones et rudimentaires – par un tracé viaire souple, la forte présence de la végétation, un soin tout particulier porté à l’individualisation des maisons et au décor de leurs façades.
Quelques années plus tard, le projet de Paris-Jardin à Draveil dans l’Essonne est très différent. Ici, ce ne sont pas les patrons qui construisent pour leurs employés, mais des hommes et des femmes qui s’associent en société coopérative pour acheter un terrain en banlieue parisienne et construire ensemble une cité-jardin de 320 maisons. La cité-jardin est entièrement autonome et de la responsabilité des coopérateurs. Cette initiative est restée unique dans son genre.
Il faut attendre le lendemain de la Première Guerre mondiale pour voir fleurir, autour des grandes villes françaises, des cités-jardins. Les conceptions d’origine formulées par Ebenezer Howard sont relativement différentes : les cités-jardins à la française ne sont pas des villes autonomes réunissant à la fois lieux de travail, commerces, équipements et logements. Ce sont essentiellement des zones résidentielles que l’on appelle aussi des “banlieues-jardins”.