L’hygiène et les latrines
Chaque résidence aristocratique possède plusieurs latrines et les maisons de ville habitées par des marchands aisés en sont couramment dotées depuis le 12e siècle. Certaines demeures, au 15esiècle, disposent même de latrines à tous les étages. Elles sont dépourvues de chasse d’eau. Mais, dans les demeures aisées, les sièges donnent sur un conduit en terre cuite intégré aux murs, dont la pente verticale et la largeur (jusqu’à 75 cm de diamètre) doivent suffire à l’évacuation.
Certaines latrines évitent ce dispositif et sont situées dans un petit local construit en
encorbellement
au-dessus d’une ruelle sanitaire aménagée entre deux maisons. Les déchets s’y empilent et sont ensuite récupérés pour enrichir le compost du jardin.
Parfois, il s’agit simplement d’une petite construction en planches installée au fond du jardin et donnant directement sur un ruisseau. En forme de cabine, elles portent le nom de "cabinet".
Dans les jardins des maisons les plus modestes, sont creusés les puits, les latrines et les fosses à usage de dépotoir. Les habitants élèvent aussi de la volaille, des cochons, et y cultivent quelques légumes.
Des toilettes publiques
Outre les latrines privées, il existe des latrines publiques, appelées "retraits", situées sur les ponts ou sur les murs d’enceinte et qui sont mises à disposition de tous. En ville, les architectes des 13e-15e siècles sont attentifs non seulement à la présence de postes de toilettes donnant sur les voies d’eau, mais aussi à la construction d’égouts afin de préserver la salubrité et la pureté de l’air.
Après la grande peste, le souci d’hygiène joue un rôle de plus en plus accentué, par peur des miasmes propagés par l’air. Pour assurer l’hygiène des rues et protéger les maisons, des croix sont peintes au bas des murs : quiconque urine contre les murs est frappé d’une malédiction, ou mis à l’amende car il a commis un sacrilège.