Les lentilles de Fresnel
Mais c’est un grand savant, Augustin Fresnel, qui va enfin apporter au phare un système d’éclairage optimal. Le dispositif repose sur les principes d’optique géométrique connus sous le nom de "lois de Descartes". En passant d’un milieu à l’autre – l’air, le verre, puis de nouveau l’air – la lumière change de direction. Fresnel imagine de placer devant les lampes des miroirs en verre ayant la forme de lentilles. Ces lentilles ont une forme particulière : elles sont taillées en forme d’anneaux concentriques. Cette technique permet d’alléger considérablement le poids de la lentille, mais aussi de concentrer dans une même direction plusieurs rayons de la lumière, de manière à augmenter la clarté.
Le dispositif est tournant : les lentilles de couleurs différentes en rotation autour de la lampe produisent des feux différents, qui constituent l’identité du phare et permettent à la fois aux marins de le reconnaître et de repérer leur position. Une horloge à poids permet la rotation de l’ensemble. Le gardien doit la remonter tous les jours.
En juillet 1823, Fresnel installe le premier appareil à lentilles au phare de Cordouan. Il lui a fallu presque trois ans pour passer du stade de l’idée à la réalisation finale, en raison des difficultés de réalisation de lentilles de grande taille.
L’électricité
Ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale, en 1948, que le phare est éclairé grâce à l’électricité : deux groupes électrogènes sont installés pour le confort des gardiens et la production de lumière, grâce à une énorme ampoule de 6 000 W. Des panneaux mobiles occultent périodiquement la lumière, composant 2+1 occultations toutes les 12 secondes.
Depuis l’électrification du phare, la source lumineuse électrique diminue en taille et en puissance, grâce à de nouvelles technologies : xénon, halogénures métalliques… Aujourd’hui, le phare est éclairé par une lampe halogène de très forte puissance. Automatisé en 2 011, il ne requiert plus la présence d’un gardien.