L’éclairage à l’huile : le modèle du réverbère
L’éclairage des phares s’améliore à la fin du 18e siècle grâce aux progrès de l’éclairage urbain. Les grandes villes souhaitent alors un meilleur éclairage nocturne, garant de la sécurité des habitants. Un entrepreneur, Tourtille-Sangrain, remporte le marché de l’éclairage parisien en inventant le réverbère. Son système d’éclairage repose sur des lanternes métalliques hexagonales, habillées d’un verre transparent (verre de Bohême). Ces lanternes sont équipées de réflecteurs sphériques qui renvoient les faisceaux lumineux et offrent une meilleure luminosité. Elles fonctionnent à l’huile de colza et sont alimentées par des allumeurs de réverbères.
À partir de 1771, Tourtille-Sangrain adapte le principe de ses réverbères à plusieurs phares, en concevant un dispositif de plus grande taille. En 1782, Cordouan bénéficie de ce système. Sa lanterne fonctionne grâce à un mélange d’huile de colza, olive, navet et huile de graisse de baleine, un mélange qui ne gèle pas par grand froid.
Pourtant, le feu se révèle peu satisfaisant. Les marins le distinguent beaucoup moins bien que les feux de charbon, surtout par temps couvert. Tourtille-Sangrain conçoit des réflecteurs plus grands, et revoit la composition du mélange d’huile, pour améliorer les performances du phare. Le système est définitivement adopté au détriment du charbon, plus onéreux. Mais les plaintes continuent jusqu’en 1790, date à laquelle une nouvelle lanterne est mise en place.