Passages et galeries du 19e siècle
"Lorsque la fin de l’après-midi est basse, lourde, accablante sur la ville, comme dans un poème de Baudelaire, quand l’orage menace et que les premières grosses gouttes de pluie, qui sentent la terre d’hortensia bleu, électrisent les rues, les autobus allument leurs phares, les vitrines s’éclairent, les pharmacies avec leurs bocaux, les maroquineries et les cafés exhalent une chaleur aigre et c’est, début juillet, la nuit à quatre heures de l’après-midi. Les passages couverts de Paris ressemblent alors à des écrins glauques, à des aquariums, à des tables de dissection où va enfin avoir lieu la rencontre fortuite du parapluie et de la machine à coudre. La grêle s’abat sur les verrières pour saluer l’événement."
Passages et galeries du 19e siècle, photographies de Robert Doisneau, texte de Bernard Delvaille coll. Le Piéton de Paris, ACE Editeur, 1 985