La pierre
Au 13e siècle, les constructeurs rationalisent l’utilisation des matériaux, et notamment celle de la pierre : toute une organisation se met en place afin de réduire le coût global de la filière pierre de taille.
Les carrières de pierre, notamment en Ile-de-France et en Normandie, ne manquent pas. Mais on craint une insuffisance de main-d’œuvre pour extraire et tailler les quantités considérables exigées par l’immense chantier des églises et des cathédrales.
L’architecture romane ne cherchait pas spécialement à économiser ce matériau précieux. En revanche, plusieurs techniques de construction liées au style gothique permettent d’en réduire l’emploi : par exemple l’amincissement des voûtes et l’agrandissement des baies extérieures grâce aux parois vitrées, qui remplacent les masses de maçonnerie percées de rares ouvertures.
La taille à la carrière
Pour éviter de transporter des poids inutiles, se développe la taille à la carrière. Les carrières étant souvent éloignées des chantiers, on y envoie les tailleurs de pierre du chantier, ou l’on passe commande aux tailleurs de pierre qui travaillent à proximité s’ils sont suffisamment qualifiés. Ceci suppose l’emploi de modèles et de gabarits, reproductions grandeur nature, généralement en bois, des faces à tailler dans les blocs, et des sections des éléments linéaires (nervures, colonnes, bandeaux, etc.). Pour éviter de multiplier les modèles, coûteux à établir, on s’efforce de standardiser les pierres.