Girart de Roussillon et sa femme Berthe financèrent la construction d’une douzaine d’églises en Bourgogne. Les chantiers de ces églises sont ici représentés à différents stades de leur construction.
Au premier plan à gauche, des tailleurs de pierre à l’ouvrage sur les sièges à pied unique qu’ils utilisent pour être mobiles tout en restant assis.
A droite, un gâcheur mélange eau, chaux et sable dans un bac pour faire du mortier. À sa droite un seau d’eau, dans le bac un tas de sable.
Derrière les tailleurs, un manœuvre amène des briques dans un panier en osier. Ses briques sont utilisées à la construction d’une église, au plan intermédiaire.
Les maçons assemblent des murs dont le cœur est en brique, matériau peu onéreux, et le parement en pierre de taille, plus coûteuse et plus prisée, donc, réservée aux parties apparentes.
Les maçons utilisent une truelle comme outil pour répartir le mortier qu’ils ont à portée de main dans une écuelle ronde.
Un peu plus haut, une autre église en est à un stade de construction plus avancé. La charpente est finie, on est en train d’assembler sur le toit les voliges (lattes de bois sur lesquelles sont fixées les ardoises) et par-dessus la couverture d’ardoise. L’enlumineur semble avoir volontairement laissé apparaître en cette même église trois stades de la construction : la charpente, le voligeage, la couverture d’ardoise, comme s’il avait voulu pratiquer une coupe.
Sur cette église comme sur celle qui est au loin, des échafaudages sont aménagés pour ériger le clocher. Ils sont plus hauts que ce dernier afin de recevoir des engins de levage : on aperçoit une poulie au sommet de ces tours d’échafaudage.
Les églises en arrière-plan sont finies ou en passe de l’être. La progression fait l’intérêt de cette représentation qui déploie en une seule et même image les différents stades d’un chantier. (Chantiers d’abbayes, éditions Gaud, 2002).