La palette des bétons
On a longtemps dit que le Havre était gris… C’est juste une idée reçue ! À observer les façades du centre-ville reconstruit, on est saisi par la variété des traitements, des couleurs et des textures du béton.
Béton brut de décoffrage
Le béton brut de décoffrage est un béton qui, une fois démoulé, n’a subi aucun traitement – ni peinture, ni revêtement, ni manipulation. La “peau” (ou “l’épiderme”), typiquement grise, est laissée telle quelle. On pourrait penser qu’il s’agit de la solution la plus économique et la plus simple… Mais Auguste Perret apporte aussi un soin tout particulier à ce type de béton, pour lequel il sélectionne des coffrages destinés à laisser la plus belle empreinte. Cette attention est particulièrement visible à l’église Saint-Joseph, où l’on reconnaît très bien les veines et les nœuds des planches de bois qui ont servi de moule. On a parfois même l’illusion, dans les parties supérieures, qu’il ne s’agit plus de béton mais de bois !
Le béton bouchardé
C’est peut-être le traitement le plus délicat à exécuter. Une fois le coffrage retiré, on martèle la surface du béton avec un outil, la boucharde, qui brise le “lait de ciment” et laisse apparaître les agrégats composant le béton. La texture est plus ou moins granulée en fonction de l’épaisseur de la boucharde ou si l’on réalise cette opération à la main (ce qui est très long et très difficile ! ) ou mécaniquement.
Le béton lavé
Comme pour le béton bouchardé, on enlève le lait de ciment qui compose la surface ou la peau de la pièce à traiter, mais avec un autre moyen. La boucharde est remplacée par un système de jet d’eau à moyenne pression qui laisse apparaître les cailloux, graviers ou gravats composant le béton et donne une texture un peu plus “rugueuse”.