La généralisation de la pierre armée
L’utilisation de métal pour relier et tenir les blocs de pierre n’est pas nouvelle puisqu’on la trouve déjà dans certaines cathédrales gothiques (procédé de chaînage). Mais au Panthéon, cette technique se généralise et mérite véritablement le nom de “pierre armée” : le métal se trouve alors au cœur de la pierre, pour en renforcer la structure.
Sous la pierre se dissimulent en effet de nombreux éléments métalliques : notamment de grandes agrafes (pour la coupole centrale du croisillon sud), de petites agrafes (voûtes du croisillon sud) et des crochets de levage (pendentif de la coupole centrale du croisillon sud).
Les éléments métalliques implantés verticalement sont appelés des goujons ; ils sont enfilés dans les colonnes pour assurer leur rigidité.
Toutes ces pièces métalliques posent des problèmes particuliers, notamment liés à la corrosion : sur le chantier de la colonnade du Louvre qu’il reprend en 1755, Soufflot constate l’éclatement de certaines pierres, dû à la rouille des
tirants
métalliques placés dans l’entablement.
En 1985, le Panthéon sera fermé pendant 10 ans pour raisons de sécurité, car la rouille des structures métalliques provoque la chute de pierres de plusieurs kilos !
Des rayons gamma pour révéler la structure
Des travaux de restauration menés de 1983 à 1989 ont permis de beaucoup mieux connaître la structure interne du bâtiment.
Ces travaux utilisent la technique d’auscultation par gammagraphie (radiographie utilisant l’absorption différente des rayons gamma selon la densité des matériaux qu’ils traversent), qui est aussi employée par certains laboratoires pour l’étude des pathologies des bétons armés. En 1988, une analyse complémentaire aux rayons X complète l’étude du Panthéon.