Visite au palais de Sanssouci
Haut-lieu de la culture européenne, habité par l’esprit des Lumières du 18e siècle, le palais de Sanssouci est construit à l’initiative du roi de Prusse Frédéric II dit "le Grand" (1712-1786). Le monarque s’adresse à Georg Wenzeslaus von Knobelsdorff qui conçoit son projet à partir des croquis dessinés par le roi lui-même, qui possède une vision très précise de sa future résidence. Le plan du château, relativement simple, obéit à la composition symétrique. Il est complété par un parc de presque 300 hectares où de nombreux pavillons ou "fabriques" composent un paysage plein de surprises, que l’on peut comparer à celui du petit Trianon de Versailles.
Mots-clés
Le jardin d’agrément de Sanssouci
Frédéric II avait d’ailleurs appelé sa résidence mein Weinberghäuschen (“mon petit cellier”) en référence à la production vinicole de son domaine qui passa toutefois rapidement au second plan, le roi voyant surtout dans ses vignes un jardin d’agrément où il faisait bon se promener.
Des pilastres humains à la gloire de la vigne
Vivre "sans souci" à Sanssouci
Construit sur un étage seulement, le château est de dimensions modestes. Si Frédéric II souhaite un si petit château, ce n’est certainement pas par manque de moyens. Le monarque souhaitait se défaire de l’étiquette pompeuse et rigide qui règne alors dans la maison Hohenzollern, et préserver son intimité afin de vivre "sans souci". Plutôt que de rassembler une cour nombreuse, il préfère réunir ses amis les plus proches et les artistes qu’il affectionne pour s’adonner aux plaisirs simples de la lecture, de la musique et des conversations philosophiques.
© Gabriel Roche-Tamic
Le rococo frédéricien
Ornement et lucarne de style rococo sur le pavillon central du palais de Sanssouci
Le rococo est un mouvement artistique qui s’épanouit au 18e siècle dans les cours européennes, notamment en Europe centrale et du Sud. Comme pour beaucoup d’autres courants (maniérisme, baroque, impressionnisme…), le terme “rococo” est tout d’abord péjoratif. Il pourrait venir de la combinaison des mots “rocaille” (en français) et “baroco” (du portugais, qui désignait à cette époque une perle irrégulière, bizarre).
Sous influences autrichienne, française et italienne, le rococo s’exprime tout particulièrement dans l’architecture et les arts décoratifs. La Prusse représente alors l’un des foyers les plus actifs de ce courant.
Mots-clés
© Gabriel Roche-Tamic
L’entrée en demi-cercle du palais de Sanssouci à Potsdam près de Berlin
L’entrée du palais de Sanssouci à Potsdam près de Berlin
La coupole de la salle de marbre du palais de Sanssouci
La "chambre de Voltaire" au palais de Sanssouci
Le souvenir de Voltaire, l’un des hôtes les plus illustres de Frédéric II, est toujours présent à Sanssouci : l’une des chambres du château est aujourd’hui encore surnommée “chambre de Voltaire” – même s’il n’y a jamais dormi. Ce nom est peut-être dû à la décoration particulièrement raffinée de cette chambre aux lambris jaunes et aux sculptures sur bois multicolores.
Les statues et les vases du château et du jardin, la décoration intérieure mêlent les techniques et les matériaux : mosaïque de marbre au sol, lambris, “broderies” de cuivre, bronzes découpés représentant des corbeilles, des guirlandes de fruits et de fleurs, des trophées et des bouquets. Ces ornements encadrent tour à tour des miroirs et des œuvres peintes par des artistes français, suédois, prussiens et hollandais.
© Gabriel Roche-Tamic
Intérieur du palais de Sanssouci à Potsdam près de Berlin
La chambre de Voltaire invite à une véritable immersion dans la nature : des guirlandes de fleurs et de fruits parcourent le plafond et les lambris, laqués en jaune. Perchés sur des anneaux, des perroquets sont saisis dans des positions très naturelles, tout comme les singes, cachés dans les feuillages, ou les aigrettes.
Au XVIIIe siècle dans les cours européennes, notamment en Europe centrale et du Sud, les ornemanistes (artisans spécialistes des ornements) puisent une grande part de leur inspiration dans la nature pour laquelle s’exprime un amour de plus en plus fort.
© Gabriel Roche-Tamic
La galerie des peintures de Sanssouci
La collection de peintures de Frédéric II passe pour être l’une des plus belles de l’Europe du 18e siècle. Frédéric II constitue d’abord une petite galerie de peinture privée avec des œuvres de Nicolas Lancret, Jean-Baptiste Pater et Antoine Watteau. Collectionneur passionné, il ouvre ensuite à Sanssouci, dans un bâtiment spécifique, une galerie de peintures, l’une des toutes premières en Allemagne à être accessible au public.
Mots-clés
© Gabriel Roche-Tamic
Les jardins du palais de Sanssouci
Les sculptures dans les jardins de Sanssouci
Les sculptures dans les jardins de Sanssouci
Des sculptures datant de l’Antiquité côtoient des œuvres contemporaines exécutées par des sculpteurs français ou allemands.
Mots-clés
© Gabriel Roche-Tamic
Le temple chinois dans les jardins de Sanssouci
Dès le 17e siècle, à la faveur des voyages diplomatiques et commerciaux, la connaissance de l’Orient se fait un peu plus précise. Les ambassadeurs, les commerçants et les artistes reviennent en Europe les malles remplies d’objets et d’œuvres qui suscitent l’admiration de la noblesse – la porcelaine chinoise, particulièrement admirée, en est un bon exemple. La mode des jardins anglo-chinois atteint toute l’Europe dans les années 1750. De nombreux grands propriétaires font alors construire des pagodes ou des temples, à l’instar de François de Monville dans son “désert de Retz”, près de Paris, ou de l’architecte William Chambers, qui, de retour de Chine, construit une pagode en souvenir de celle de la ville impériale de Nankin. Frédéric II suit la mode pour Postdam. Au sud-ouest du château, le temple chinois (Ludwig Henirich Manger arch.) pouvait servir – à l’image du pavillon français au domaine du petit Trianon de Versailles – de salon de thé, de musique et de jeu. Son plan circulaire est typiquement rococo, tandis que sa silhouette rappelle celle des pagodes chinoises.
Mots-clés
© Gabriel Roche-Tamic
Décor du temple chinois dans les jardins de Sanssouci
Le goût du 18e siècle pour l’art oriental s’exprime aussi dans le décor : les colonnes du temple chinois prennent les traits de palmiers dorés et les sculptures disposées tout autour du petit édifice représentent 12 personnages, habillés à la mode chinoise, jouant de la musique. Au sommet, un pacha doré en cuivre (modelé par Gieffet et exécuté par le chaudronnier Frédéric Jury), protégé par une ombrelle, coiffe le petit édifice.
Mots-clés
© Gabriel Roche-Tamic
Pavillon dans le jardin de Sanssouci, décoré de symboles du soleil
Cette gloriette en treillis est décorée de symboles du soleil qui rappellent la volonté de Frédéric II d’imiter le château de Versailles.
© Gabriel Roche-Tamic
- Direction éditoriale
Françoise Juhel, Éditions multimédias, BnF
Édition
Nathalie Ryser, Éditions multimédias, BnF
Traitement iconographique
Gisèle Nedjar, Éditions multimédias, BnF
© Bibliothèque nationale de France, 2 014
Tous droits réservés