Le zinc
Dans la seconde partie du 19e siècle, les ardoises sont abandonnées au profit du zinc. Ce métal, vendu en grandes et fines feuilles, présente de nombreuses qualités, en particulier sa légèreté et son prix modique. Le zinc a aussi des qualités hygiéniques : tandis que le fer rouille et que le plomb contamine l’eau de particules dangereuses pour la santé (avec un risque de saturnisme), le zinc produit au contact de l’eau une couche protectrice sans aucune conséquence. Peu à peu, le zinc s’impose comme le matériau symbole des toits de Paris.
Le zinc est rendu obligatoire en 1862 à Paris pour la réalisation des gouttières. Aujourd’hui, 80 % des toits de Paris sont en zinc. Toutefois, si le zinc présente une bonne résistance aux éléments naturels, le contact avec d’autres produits acides ou alcalins est à éviter : en effet, le plâtre, le ciment et la chaux attaquent le zinc. Un même phénomène se produit si l’on utilise, pour les liteaux, du chêne et du châtaignier ; il faut donc préférer du sapin ou du peuplier.
Une décoration peu visible, mais soignée
Les toits des immeubles haussmanniens dissimulent de nombreux éléments décoratifs, même s’ils sont souvent placés trop haut pour être appréciés des regards. On trouve ainsi des mascarons, des frises ou des épis de faîtage dont le dessin est très travaillé.
Contrairement aux ornements en plomb du Moyen Âge, ces éléments de décoration sont fabriqués à l’avance de façon industrielle. Il existe même des catalogues de ces modèles. En atelier, les zingueurs élaborent des formes plus complexes en utilisant la technique de l’estampage : un motif en relief est fixé sur une lourde presse – appelée mouton – que l’on actionne pour frapper la feuille de zinc.