Le réseau des phares français
Jusqu'à la Révolution française, les côtes françaises restent peu éclairées. Cordouan, reconnu au niveau international, fait figure d'exception, alors que l'Angleterre a déjà développé une importante politique d'équipement de ses côtes. Mais en septembre 1792, la responsabilité des phares, amers et balises est confiée à la Marine. Les phares deviennent ainsi un bien public et gratuit. En mars 1806, les phares passent sous la responsabilité du ministère de l'Intérieur et sont pris en charge par le corps des ingénieurs des Ponts et Chaussées. Le 29 avril 1811, une commission composée de savants, de marins et d’ingénieurs des Ponts est constituée par le directeur général des Ponts afin de proposer un "système général de distribution des feux sur les côtes de l’Empire". Physicien et professeur à l’École polytechnique, François Arago (1786-1853) devient le patron de cette commission. Sous la Restauration, la commission se met activement au travail en soutenant les expériences de Fresnel et en préparant un plan d'éclairage des côtes. Si le plan se révèle trop ambitieux pour être pleinement réalisé, la plupart des 150 grands phares français sont construits au 19e siècle. Ce sont des œuvres indispensables et fonctionnelles, mais qui n'ont pas la même portée symbolique que Cordouan. En 2011, la commission a fêté ses 200 ans. Sa composition a évolué mais elle est toujours consultée avant la création, la suppression ou la modification d'un feu sur les côtes de France.