De la terre cuite dans la protection des bâtiments contre le feu
Louis H. Sullivan, anciennement de l’agence Adler et Sullivan, a une vaste expérience dans l’érection de bâtiments ignifuges, non seulement à Chicago mais à Saint-Louis, Buffalo, New York, et d’autres villes. “Oui, dit-il, j’ai employé abondamment la terre cuite, et dans la quasi-totalité des bâtiments ignifugés que j’ai conçus. Je la préfère à d’autres matériaux soi-disant ignifuges, parce qu’elle est dans l’ensemble mieux adaptée aux contingences de la construction des immeubles. Elle est la mieux adaptée à la construction hivernale et aux travaux rapides ; en fait il est malavisé d’employer des méthodes plastiques pour de grosses constructions, même si l’on prévoit de faire cette partie des travaux pendant l’été, car des imprévus peuvent obliger à en réaliser une partie par temps glacial, aucune sujétion ne pouvant peser sur les résultats. L’emploi de plâtres ou de ciments en coques rigides exige pratiquement des conditions de laboratoire et un contrôle constant, et, au-delà, c’est aussi pour ces raisons que je suis d’accord avec M. Jenney qu’il vaut mieux, pour enduire les voûtes plates, utiliser aussi peu de ciment et autant de carreaux que possible, et, lorsque le ciment est nécessaire, en fabriquer comme il le suggère. Je préfère le carreau poreux plutôt que dense, mais je préférerais un carreau intermédiaire semi-poreux, s’il m’était possible d’en avoir, qui est plus résistant et moins sujet à la fissuration que le carreau dense quand il est brusquement refroidi à l’eau. […] »
Pour un art du gratte-ciel, Louis Sullivan (recueil d’articles parus entre 1882 et 1924)