La salle Labrouste
La salle de lecture construite par Henri Labrouste est un magnifique exemple de l’architecture de fer du 19e siècle.
Neuf coupoles, ornées de frises en céramique ivoire et or sur fond rose, couvrent cette salle de plus de 1150 m² divisant ainsi l’espace sans le réduire. La structure métallique porteuse est totalement indépendante de la maçonnerie.
Seize fines colonnes de fonte de 30 cm de diamètre pour 10 m de haut soutiennent les voûtes.
Le sommet de chaque voûte est constitué d’une lucarne ronde : l’éclairage zénithal est ainsi heureusement réparti dans toute la salle, et ne génère pas d’ombres portées. La lumière vient également de trois grandes verrières ouvrant au nord sur la cour, et du toit plat en verre qui couvre l’hémicycle.
Les lecteurs disposent de 345 fauteuils, placés devant des tables recouvertes de basane. Le livre consulté repose sur une séparation en dos d’âne qui court le long des tables. Labrouste s’est attaché à dessiner les moindres détails : tables de travail avec appuie-pieds chauffants, chaises, bibliothèques murales, calorifères en fonte, tambour d’entrée…
Un espace de transition est aménagé en hémicycle entre la salle et les magasins. Lieu de passage du savoir, il est à l'origine réservé aux bibliothécaires. Cette ellipse voûtée concentre une grande partie de la décoration et des ors de la Salle de travail : peintures et dorures de la voûte, médaillons en biscuit de Sèvres sur fond or créés par Oudiné et représentant des illustrations des lettres et des sciences, monumentales cariatides soutenant l’arc d’entrée dans les magasins sommé de l’aigle impérial - remplacé par une couronne et une torche après la chute du Second Empire. Sous cet arc, une grande porte vitrée laisse apercevoir le bureau du bibliothécaire, en chêne incrusté d’ébène, décoré de filets et colonnettes…
L’architecte a accentué l’aspect religieux de la salle de travail : ces nefs calmes et claires, comme dans une basilique perdue dans la forêt, évoquée par les peintures paysagères de Desgoffe dans la partie supérieure des arcs latéraux, convergent vers le chœur (l’hémicycle), et l’autel (le bureau) où les officiants (les conservateurs) et leurs aides sont les intermédiaires obligés pour accéder au savoir.
La salle Labrouste est classée Monument historique.
La rénovation
La salle Labrouste accueille aujourd’hui partie de la bibliothèque de l’Institut National d’Histoire de l’Art. Elle a été rénovée entre 2010 et 2016 afin de retrouver sa clarté et son confort.