Les miroirs de la Galerie des Glaces
L’architecte Jules Hardouin-Mansart construit entre 1678 et 1684 une galerie destinée à éblouir les visiteurs de Louis XIV alors au sommet de son pouvoir.
Pour faire face aux 17 fenêtres qui donnent sur le parc, il crée 17 arches ornées chacune de 21 miroirs tenus par des baguettes et des cabochons de bronze ciselé. Les visiteurs se reflètent dans les glaces tandis que l’image des parterres et du jardin se multiplie autour d’eux. Les 357 miroirs qui ornent la Galerie des Glaces prouvent aussi les compétences de la nouvelle Manufacture française de glaces.
Car le plus petit miroir est alors un objet de grand luxe qui coûte très cher. Tous les miroirs sont alors fabriqués à Venise, en Italie.
Colbert, ministre des Finances de Louis XIV, souhaite que la France soit indépendante dans son industrie. Il fait venir en France des ouvriers vénitiens et crée en octobre 1665 à Paris la Manufacture royale de glaces et de miroirs. Les premiers miroirs sans défaut sont produits en 1666. En 1667 la fabrication du verre est transférée près de Cherbourg, au lieu-dit La Glacerie où existe déjà une verrerie. En septembre 1672, la Manufacture royale de glaces et de miroirs a acquis suffisamment de compétences pour que l’importation de verre soit interdite. À la fin du règne de Louis XIV, l’industrie miroitière française exporte des glaces dans toute l’Europe pour un équivalent de 300 000 à 400 000 livres or par an. Le monopole français a remplacé le monopole vénitien.