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La saline d’Arc et Senans

Premier plan de la saline d’Arc-et-Senans, non exécuté
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Plan général de la saline
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L’entrée de la saline
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Plan de l’entrée de la saline
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Le bâtiment de la graduation
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Les ateliers de production du sel
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Le chauffage de la saumure
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La maison du directeur
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Coupe de la maison du directeur
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Les habitations des ouvriers
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Plan des habitations des ouvriers
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Les écuries du directeur
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La ville de Chaux, cité idéale jamais construite
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En 1775, Louis XV confie à l’architecte Claude Nicolas Ledoux la construction de l’une des plus grandes salines d’Europe, destinée à extraire le sel des eaux souterraines de Salins, à 20 km de là. Ledoux imagine une usine modèle et en dessine tous les plans, élévations et vues perspectives.
À la fin de sa vie, alors qu’il ne construit plus, il entreprend la rédaction d’un livre qui accompagne ces planches et synthétise sa vision de l’architecture. L’architecture considérée sous le rapport de l’art, des mœurs et de la législation paraît en 1804, deux ans avant sa mort.

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Premier plan de la saline d’Arc-et-Senans, non exécuté

Saline d’Arc et Senans
Ledoux présente en 1774 à Louis XV un premier plan de la saline. Le bâtiment est carré, avec en diagonale, des galeries qui facilitent les déplacements. Le projet est refusé pour plusieurs raisons : le bâtiment, d’un seul tenant, est très exposé aux incendies. Un feu qui prendrait pourrait se communiquer à l’ensemble.
Louis XV s’étonne aussi du nombre impressionnant de colonnes, "celles-ci étant réservées aux Temples et aux Palais des Rois, mais non aux usines et aux manufactures".
Enfin, le plan ne respecte pas assez la hiérarchie habituelle : la chapelle se retrouve dans un angle, peu mise en valeur, et le bâtiment du Directeur ne se distingue pas suffisamment des autres.
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Plan général de la saline

Projet retenu
Le second projet de Ledoux pour la saline est retenu. Il adopte un plan en demi-cercle d’un diamètre de 370 m, pareil à la courbe "que décrit le soleil dans sa course". L’ensemble est entouré d’un mur d’enceinte afin de prévenir les vols du précieux sel. Mais ce choix symbolique s’explique aussi par des raisons pratiques :
. En termes de sécurité, les bâtiments séparés empêchent la propagation du feu, et favorisent la circulation de l’air, pour une meilleure hygiène.
. Autonomes, les bâtiments sont spécialisés afin de mieux organiser les fonctions industrielles.
. La forme en demi-cercle facilite les déplacements. Mais elle évoque aussi le théâtre, et rend chacun visible aux yeux de tous.
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L’entrée de la saline

Saline d’Arc et Senans
L’entrée monumentale compte huit hautes colonnes doriques, choisies pour rappeler le style antique et les débuts de l’architecture (c’est l’ordre de colonne le plus ancien).
Sa voûte intérieure est faite de pierres brutes, qui contrastent avec les blocs taillés de l’extérieur. Peut-être Ledoux veut-il évoquer une mine de sel ? Peut-être aussi veut-il mettre l’accent sur le travail de l’homme qui transforme la nature ?
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Plan de l’entrée de la saline

Saline d’Arc et Senans
L’entrée abrite la garde, mais aussi une boulangerie, une forge, et même une prison. Ceux qui travaillent dans ce bâtiment y ont aussi leur chambre, ainsi la "chambre de la personne qui fait le pain", à côté du four.
Rapprocher logement et lieu de travail est une volonté constante de Ledoux. Ainsi, dans la saline, les ouvriers sont logés au plus près de leur atelier ; les tonneliers à côté de l’atelier de fabrication de tonneaux etc.
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Le bâtiment de la graduation

Saline d’Arc et Senans
Cet immense édifice, long de 500 mètres, a disparu en 1920. En première ligne dans le processus d’extraction du sel, il traite les eaux salées (la saumure) acheminées depuis Salins les bains par une canalisation (le saumoduc) longue de 20 km. Montées par des pompes en haut du bâtiment, les eaux ruissellent ensuite sur des fagots dans ce bâtiment ouvert et traversé par les vents. Par évaporation progressive, la saumure obtenue en sortie et transportée vers l’usine est plus chargée en sel.
L’opération de graduation permet ainsi de réduire le temps de chauffe et d’économiser le bois.
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Les ateliers de production du sel

Saline d’Arc et Senans
Dans les usines de production, on fait chauffer la saumure pour achever l’évaporation commencée lors de la graduation. La température très élevée, plus de 60°, rend les conditions de travail particulièrement pénibles.
Comme le montre la gravure, les fenêtres sur le toit (ou chiens-assis) sont en fait des cheminées par lesquelles s’échappe la vapeur.
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Le chauffage de la saumure

Saline d’Arc et Senans
La saumure est envoyée dans quatre grandes poêles carrées suspendues au-dessus de fourneaux. Le chauffage dure de 24 à 72h. Puis le sel obtenu est mis dans des tonneaux ou moulé en forme de pain dans la salle des bosses, à l’extrémité du bâtiment. Il est ensuite stocké dans les magasins.
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La maison du directeur

Saline d’Arc et Senans
La Maison du directeur n’abrite pas seulement les appartements du roi, mais aussi les bureaux comptables.
Ledoux a imaginé pour elle un ordre nouveau de colonnes, alternant cylindres et pierres à section carrée.
Placée au centre du demi-cercle, la maison du directeur symbolise le pouvoir du roi. Cette position privilégiée permet aussi un contrôle de la totalité des activités de la saline.
Absente de cette gravure mais bien présente dans la réalité, l’ouverture ronde ("oculus", ou "œil" en latin) en haut du fronton rappelle cette présence constante : le pouvoir surveille, mais chacun le voit aussi...
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Coupe de la maison du directeur

Saline d’Arc et Senans
La maison du directeur est doublement le siège du pouvoir : politique mais aussi religieux. Elle abrite en effet une chapelle. Visible sur cette gravure, le prêtre, situé en haut de l’escalier, y dit la messe, qui est obligatoire pour tous.
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Les habitations des ouvriers

Saline d’Arc et Senans

Les quatre bâtiments du demi-cercle hébergent les 200 ouvriers et artisans avec leur famille. Chaque corps de métiers habite un bâtiment différent, afin de rester au plus proche de son atelier ou de son bureau.

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Plan des habitations des ouvriers

Saline d’Arc et Senans
Les logements des ouvriers de la saline sont constitués de douze chambres de quatre lits. Une grande salle équipée d’une cheminée sert de cuisine et de lieu de vie commune. A l’extérieur, les ouvriers disposent de jardins potagers.
Ledoux dit "souhaiter l’amélioration du niveau de vie des ouvriers et vouloir promouvoir dans sa cité un meilleur mode d’existence, plus sain et plus joyeux".
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Les écuries du directeur

Saline d’Arc et Senans
Pourtant destiné aux animaux, le plus petit bâtiment de la saline est conçu avec autant de soin que les autres.
Car pour Ledoux, l’architecture doit procurer le bien-être à tous. En homme des Lumières, il se pose aussi la question du statut de l’homme par rapport aux animaux. "Humanité peu reconnaissante, quand sentiras-tu ce que tu dois au monde animal ? ", écrit-il.
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La ville de Chaux, cité idéale jamais construite

Dans l’esprit de Ledoux, la ville de Chaux doit venir achever le projet de la saline d’Arc et Senans, l’ensemble composant un cercle parfait, inspirée de la course du Soleil. La ville est construite à la campagne, au plus proche de la nature que le 18e siècle redécouvre. Ainsi Jean-Jacques Rousseau parle de "réinstaller la société dans son environnement naturel".
Pour sa ville, Ledoux imagine tous les édifices nécessaires à une vie sociale harmonieuse, et apporte le même soin à concevoir chacun d’eux, qu’il s’agisse d’une église ou d’une modeste maison. En effet, Ledoux est soucieux de construire pour tous : "pour la première fois on verra sur la même échelle la magnificence de la guinguette et du palais", écrit-il.

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Direction éditoriale
Françoise Juhel, Éditions multimédias, BnF

Édition
Nathalie Ryser, Pierre-Emmanuel Jouanneau, Éditions multimédias, BnF

Traitement iconographique
Gisèle Nedjar, Éditions multimédias, BnF

Fichiers numériques réalisés par le département Reproduction de la BnF
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