À l'intérieur de l'Opéra
Une scène emblématique pour les arts lyriques et chorégraphiques

Spectateurs dans une loge de l'Opéra Garnier
Ce dessin de Georges Scott, réalisé en 1900, représente 6 spectateurs qui se nourrissent et se désaltèrent dans une loge de l'Opéra Garnier. On voit au fond la scène et d'autres loges. À travers l’usage du fusain, de l’encre et du lavis, l’artiste capture l’atmosphère feutrée et mondaine des soirées à l’opéra. Il illustre l’élégance des spectateurs de l’époque, mais aussi l’importance sociale et culturelle du Palais Garnier au tournant du 20e siècle.
Bibliothèque nationale de France
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Les grandes œuvres jouées au Palais Garnier
Le Palais Garnier, inauguré en 1875, est non seulement un joyau architectural, mais également une scène emblématique pour les arts lyriques et chorégraphiques. Depuis son ouverture, de nombreuses œuvres marquantes y ont été jouées, reflétant l’évolution des goûts musicaux et des courants artistiques au 19e siècle.
Les chefs-d’œuvre de l’opéra romantique
Le Palais Garnier a vu les dernières heures de gloire du grand opéra romantique, un genre caractérisé par des intrigues dramatiques, des mises en scène spectaculaires et une musique émotive. Parmi les créations présentées :
- Don Carlos de Giuseppe Verdi (1867) ;

Don Carlos, acte IV
- Henry VIII de Camille Saint-Saëns (1883) ;
- Aïda de Giuseppe Verdi (1871).

Aïda, acte III
Ces œuvres, bien que fidèles au grand style romantique, témoignent de l’évolution du répertoire vers des thèmes plus diversifiés et des formes musicales innovantes.
L’influence wagnérienne
Dans les années 1890, l’opéra de Richard Wagner connaît un grand succès en France, transformant le répertoire du Palais Garnier. Les directeurs Ritt et Gailhard introduisent plusieurs de ses œuvres dans la programmation : Lohengrin (1891), La Walkyrie (1893), Les Maîtres chanteurs de Nuremberg (1897).

Lohengrin, Acte I - Rêve d'Elsa

La Walkyrie
L’esthétique wagnérienne, avec ses leitmotivs et son orchestration dense, offre une nouvelle manière de concevoir l’opéra, influençant durablement les productions européennes.
Le déclin du grand opéra et l’émergence de nouveaux genres
Avec la fin du 19ᵉ siècle, le grand opéra laisse progressivement place à des genres plus intimes et variés. Quelques exemples marquants présentés au Palais Garnier incluent Le Cid (1885), adapté de la pièce de Corneille, Thaïs (1894) de Jules Massenet.

Le Cid

Thaïs
Les ballets emblématiques
Outre l’opéra, le Palais Garnier demeure un haut lieu du ballet. Bien que le genre connaisse un déclin à la fin du 19e siècle, des créations comme Giselle et La Sylphide restent au répertoire et inspirent les chorégraphes modernes.

Giselle, acte II
Le Palais Garnier au 20e siècle
Les Ballets russes
Au cours des années 1920, les saisons des Ballets russes affirment la danse comme un élément phare de la programmation de l'Opéra Garnier. L’action de Serge Lifar, danseur et chorégraphe, érige la danse en art à part entière. Jacques-Émile Blanche, un peintre, est srunommé le "parrain des Ballets russes". Il représente les spectacles et des vedettes de la compagnie de l'impresario Serge Diaghilev. Shéhérazade, un ballet de Michel Fokine, est un succès et séduit par sa polychromie et sensualité les spectateurs en 1910. Des maquettes de décors et de costumes sont créées pour les Ballets russes par Léon Bakst, Alexandre Benois, Natalia Gontcharova, Michel Larionov ou encore Henri Matisse !

Ida Rubinstein dans Shéhérazade
La danseuse Ida Rubinstein est représentée dans le rôle de Zobéide. Allongée sur un sofa, le danseur Vaslav Nijinski dans le costume doré de l'Esclave favori, soulève un rideau vert et or.
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La Callas
Artiste lyrique du 20e siècle, Maria Callas acquiert une grande renommée grâce à la maîtrise de sa voix aiguë et son jeu émouvant sur scène. Elle s’est produite 3 fois au Palais Garnier : lors d’un gala de la Légion d’honneur, dans Norma et dans Tosca.
Edgar Degas et le Palais Garnier
L'opéra occupe une place centrale dans l'œuvre de Degas, devenant, dès les années 1860, un véritable terrain d'expérimentation pour l'artiste. Cet univers, avec ses scènes de danse, de répétitions et de coulisses, offre à Degas une multitude de motifs. Degas rejette le "sur le vif", ses œuvres sont des transmutations du réel, élaborées à l’atelier, loin des spectateurs et des danseuses.
Le changement de salle entre la salle Le Peletier et le Palais Garnier, qui marquera la fin de l'une des périodes les plus intenses de sa production, n’est pas anodin. Si Degas est un habitué du Palais Garnier, il n’adapte pas son travail à ce nouveau monument emblématique du Second Empire. Peut-être par nostalgie, il continue de peindre l’Opéra de ses débuts, celui de la rue Le Peletier, lieu qu’il connaît intimement et qui lui permet d’explorer ses thématiques avec une liberté qui disparaît dans la structure plus imposante du Palais Garnier. La salle Le Peletier, plus modeste, mais riche en détails pittoresques, inspirait à Degas une vision plus personnelle et intime de l'art de la scène, tandis que l'Opéra Garnier semble l’avoir déconcerté malgré la fréquentation assidue qu’il en fait.

Deux danseuses représentées par Edgar Degas
Edgar Degas (1834-1917) est un artiste français connu pour ses représentations de danseuses de ballet. Il explore leur univers, des scènes de répétitions aux moments de repos, révélant le travail derrière la grâce. Son usage du pastel met en lumière les gestes et les attitudes du quotidien.
Bibliothèque nationale de France
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Une danseuse représentée par Edgar Degas
Edgar Degas (1834-1917) est un artiste français connu pour ses représentations de danseuses de ballet. Il explore leur univers, des scènes de répétitions aux moments de repos, révélant le travail derrière la grâce. Son usage du pastel met en lumière les gestes et les attitudes du quotidien.
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Danseuses du ballet L’Étoile
Cette photographie collective de l’Atelier Nadar, réalisée en 1897, capture un groupe de danseuses du ballet L’Étoile. Créé par Joseph Hansen et présenté au Palais Garnier, ce ballet-pantomime illustre l’élégance et la discipline des corps de ballet du 19e siècle.
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Danseuses au 19e siècle
Cette photographie de l’Atelier Nadar, réalisée en 1897, immortalise Mlles Lobstein et Piodi, danseuses du ballet L’Étoile. Chorégraphié par Joseph Hansen, ce ballet fut créé au Palais Garnier la même année. Tiré sur papier albuminé, ce cliché témoigne de l’élégance des interprètes, tout en illustrant l’importance du ballet dans la vie culturelle parisienne du 19e siècle.
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