À l'intérieur de l'Opéra

Une scène emblématique pour les arts lyriques et chorégraphiques

Spectateurs dans une loge de l'Opéra Garnier
Spectateurs dans une loge de l'Opéra Garnier |

Bibliothèque nationale de France

Les grandes œuvres jouées au Palais Garnier

Le Palais Garnier, inauguré en 1875, est non seulement un joyau architectural, mais également une scène emblématique pour les arts lyriques et chorégraphiques. Depuis son ouverture, de nombreuses œuvres marquantes y ont été jouées, reflétant l’évolution des goûts musicaux et des courants artistiques au 19e siècle.

Les chefs-d’œuvre de l’opéra romantique

Le Palais Garnier a vu les dernières heures de gloire du grand opéra romantique, un genre caractérisé par des intrigues dramatiques, des mises en scène spectaculaires et une musique émotive. Parmi les créations présentées :

  • Don Carlos de Giuseppe Verdi (1867) ;
Don Carlos, musique de Giuseppe Verdi
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Don Carlos, acte IV

  • Henry VIII de Camille Saint-Saëns (1883) ;
  • Aïda de Giuseppe Verdi (1871).

Renée Vidal dans le rôle d'Aïda dans l'opéra de Verdi
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Aïda, acte III

Ces œuvres, bien que fidèles au grand style romantique, témoignent de l’évolution du répertoire vers des thèmes plus diversifiés et des formes musicales innovantes.

L’influence wagnérienne

Dans les années 1890, l’opéra de Richard Wagner connaît un grand succès en France, transformant le répertoire du Palais Garnier. Les directeurs Ritt et Gailhard introduisent plusieurs de ses œuvres dans la programmation : Lohengrin (1891), La Walkyrie (1893), Les Maîtres chanteurs de Nuremberg (1897).

Lohengrin à l'Opéra
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Lohengrin, Acte I - Rêve d'Elsa

L'opéra La Walkyrie
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La Walkyrie

L’esthétique wagnérienne, avec ses leitmotivs et son orchestration dense, offre une nouvelle manière de concevoir l’opéra, influençant durablement les productions européennes.

Le déclin du grand opéra et l’émergence de nouveaux genres

Avec la fin du 19ᵉ siècle, le grand opéra laisse progressivement place à des genres plus intimes et variés. Quelques exemples marquants présentés au Palais Garnier incluent Le Cid (1885), adapté de la pièce de Corneille, Thaïs (1894) de Jules Massenet.

Le Cid, Rodrigue triomphant à l'Alhambra de Grenade
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Le Cid

Thaïs
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Thaïs

Les ballets emblématiques

Outre l’opéra, le Palais Garnier demeure un haut lieu du ballet. Bien que le genre connaisse un déclin à la fin du 19e siècle, des créations comme Giselle et La Sylphide restent au répertoire et inspirent les chorégraphes modernes.

Manuscrit de Giselle par son compositeur Adam Adolphe
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Giselle, acte II

Le Palais Garnier au 20e siècle

Les Ballets russes

Au cours des années 1920, les saisons des Ballets russes affirment la danse comme un élément phare de la programmation de l'Opéra Garnier. L’action de Serge Lifar, danseur et chorégraphe, érige la danse en art à part entière. Jacques-Émile Blanche, un peintre, est srunommé le "parrain des Ballets russes". Il représente les spectacles et des vedettes de la compagnie de l'impresario Serge Diaghilev. Shéhérazade, un ballet de Michel Fokine, est un succès et séduit par sa polychromie et sensualité les spectateurs en 1910. Des maquettes de décors et de costumes sont créées pour les Ballets russes par Léon Bakst, Alexandre Benois, Natalia Gontcharova, Michel Larionov ou encore Henri Matisse !

Ida Rubinstein dans Shéhérazade
Ida Rubinstein dans Shéhérazade |

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La Callas

Artiste lyrique du 20e siècle, Maria Callas acquiert une grande renommée grâce à la maîtrise de sa voix aiguë et son jeu émouvant sur scène. Elle s’est produite 3 fois au Palais Garnier : lors d’un gala de la Légion d’honneur, dans Norma et dans Tosca.

Edgar Degas et le Palais Garnier

L'opéra occupe une place centrale dans l'œuvre de Degas, devenant, dès les années 1860, un véritable terrain d'expérimentation pour l'artiste. Cet univers, avec ses scènes de danse, de répétitions et de coulisses, offre à Degas une multitude de motifs. Degas rejette le "sur le vif", ses œuvres sont des transmutations du réel, élaborées à l’atelier, loin des spectateurs et des danseuses.

Le changement de salle entre la salle Le Peletier et le Palais Garnier, qui marquera la fin de l'une des périodes les plus intenses de sa production, n’est pas anodin. Si Degas est un habitué du Palais Garnier, il n’adapte pas son travail à ce nouveau monument emblématique du Second Empire. Peut-être par nostalgie, il continue de peindre l’Opéra de ses débuts, celui de la rue Le Peletier, lieu qu’il connaît intimement et qui lui permet d’explorer ses thématiques avec une liberté qui disparaît dans la structure plus imposante du Palais Garnier. La salle Le Peletier, plus modeste, mais riche en détails pittoresques, inspirait à Degas une vision plus personnelle et intime de l'art de la scène, tandis que l'Opéra Garnier semble l’avoir déconcerté malgré la fréquentation assidue qu’il en fait.

Deux danseuses représentées par Edgar Degas
Deux danseuses représentées par Edgar Degas |

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Une danseuse représentée par Edgar Degas
Une danseuse représentée par Edgar Degas |

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Danseuses du ballet L’Étoile
Danseuses du ballet L’Étoile |

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Danseuses au 19e siècle
Danseuses au 19e siècle |

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