Électricien : un métier récent
Après la période des découvertes et des expériences menées pendant tout le 18e siècle, l’électricité se "professionnalise" : au 19e siècle, elle est intégrée aux cours de physique dans les écoles d’ingénieurs. De nombreux scientifiques militent pour que l’électricité devienne une discipline autonome.
Les premières écoles d’électricité
Créée en 1883, la Société internationale des électriciens fait entendre sa voix pour la création d’écoles spécialisées. C’est ainsi que l’École supérieure d’électricité (Supélec) est fondée en 1894. Mais cette formation, assez théorique, est destinée aux bacheliers. L’enseignement de l’électricité se démocratise peu à peu, au fur et à mesure que les besoins augmentent, avec la création d’instituts en province, comme à Grenoble, Nancy ou Toulouse. Certaines de ces écoles d’ingénieurs, ouvertes aux élèves du primaire et du secondaire, proposent des enseignements beaucoup plus pratiques et spécialisés.
8 mars 1907 : Paris dans la nuit
Mais ce métier récent a besoin de se faire reconnaître afin de bénéficier des acquis que d’autres corps de métier du bâtiment, plus anciens, ont déjà obtenus.
Emmené par leur leader Émile Pataud, le Syndicat des travailleurs des industries électriques (STIE) envisage dans les années 1900 des actions coup de poing pour revendiquer leurs droits. Le 8 mars 1907, une coupure générale de l’électricité est menée sur Paris, et crée la panique. Les salles de spectacle sont fermées, la publication de nombreux journaux est bloquée… On comprend alors qu’il n’y a plus de vie quotidienne possible sans électricité.
À peine 24 heures plus tard, les électriciens obtiennent leurs revendications : droit à la retraite, sécurité de l’emploi et repos hebdomadaire.