Histoire du métier de plâtrier
Au Moyen Âge, dès le 13e siècle, la profession de plâtrier apparaît dans Le Livre des métiers d’Étienne Boileau. Les plâtriers appartiennent à la même corporation que les maçons. Car après le maçon, c’est le plâtrier qui donne le rythme du chantier. Il doit avancer le plus vite possible pour laisser la place aux autres corps de métier, avec qui il doit synchroniser son travail. Cette appartenance à une même organisation indique la proximité des métiers, mais les techniques propres à chacun restent parfaitement reconnues. Le plâtrier ne peut prendre qu’un seul apprenti à la fois, dont l’apprentissage dure six ans. Au 19e siècle encore, des ouvrages techniques associent les deux métiers en s’adressant aux "maçons-plâtriers".
Les compagnons plâtriers du 18e siècle
Le corps de compagnons plâtriers passants du devoir est fondé en 1797. Sa devise “UVGT” évoque les initiales de quatre vertus : Unité, Valeur, Génie, Travail. Les apprentis plâtriers sont appelés des ”Bouquins”. Lors de processions et de célébrations, les compagnons plâtriers portent un costume blanc rehaussé d’une redingote bleue et un chapeau haut-de-forme enveloppé d’une étole bleue et blanche. Comme pour beaucoup d’autres corps de métiers, le début du 20e siècle est marqué par de grandes grèves qui visent à conquérir des avancées sociales. Ces grèves durent plusieurs semaines et touchent en premier lieu les ouvriers des plâtrières. Car le travail est particulièrement pénible dans ces lieux d’extraction et de production du plâtre, situés pour la plupart en région parisienne.
Plaquiste, une nouvelle qualification au 20e siècle
On trouve des carreaux de plâtre artisanaux dès l’Antiquité et le Moyen Âge. Dès le 18e siècle, on pense à préfabriquer en atelier des carreaux et des plaques de plâtre prêts à poser. Les ouvriers chargés de cette tache sont alors appelés les alibastreurs. Mais la plaque de plâtre cartonnée telle que nous la connaissons est inventée aux États-Unis en 1890. À partir de 1904, le succès est tel que les plaques sont désormais fabriquées de façon industrielle.
En France, cette technique est peu employée jusqu’en 1946, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Suite aux destructions causées par le conflit, il faut alors reconstruire en urgence environ 20 % du patrimoine immobilier. Le gouvernement français envoie une mission d’étude aux États-Unis, puis réunit les différentes entreprises plâtrières pour monter une société de fabrication de plaques de plâtre. Placoplatre est né. Son slogan : "Construisez rapidement, économiquement, sainement, à l’abri du feu."
Pourtant, l’invention est d’abord adoptée avec réticence par les plâtriers, attachés à l’utilisation traditionnelle du plâtre en poudre. Il faudra dix ans environ pour que les plâtriers se mettent à poser des plaques. Cette innovation fait apparaître une nouvelle qualification, celle de plaquiste, reconnue en 1981 seulement par l’Union nationale des entrepreneurs plâtriers, staffeurs et stucateurs (UNEP).
Entre les années 1950 et 1990, la consommation de plaques de plâtre est multipliée par cinq en France. Fabriquées en usine et livrées sur le site pour simplement être fixées à la colle, au plâtre ou avec des attaches métalliques, les plaques de plâtre – que l’on appelle aussi du “placo” – garantissent une excellente isolation thermique et phonique en plus d’être très résistantes au feu. On utilise les plaques de plâtre pour réaliser des doublages collés sur ossature, des cloisons, des faux plafonds, des gaines techniques…
Des innovations jusqu’à aujourd’hui
De nos jours, de nombreuses inventions ont métamorphosé le métier : inventée dans les années 1960, la machine à projeter permet un gâchage et une enduction mécanique. Un réservoir dans lequel le plâtre est hydraté et malaxé est relié à un tuyau et un pistolet que l’on dirige vers le support à plâtrer. Pour enduire un mur, il faut compter une heure de projection puis trois heures de coupe et lissage. Montée le long des murs et destinée à être enduite, la brique plâtrière (autrefois 25 x 40 cm, aujourd’hui 32 x 66 cm) représente aussi un grand gain de temps et assure une isolation supplémentaire.
Aujourd’hui, la construction en plâtre s’attache à minimiser son impact sur l’environnement. La production de plaques produit relativement peu de déchets, et la cuisson au gaz naturel se fait à basse température. Par ailleurs, les plaques ne sont pas toutes fabriquées à partir de gypse : un circuit de recyclage est mis en place pour la fabrication des nouveaux produits.
Le plâtrier construit aussi les cloisons en brique plâtrière pour la distribution des locaux et les contre-cloisons qui sont montées intérieurement contre les murs de façade. Destinée à être enduite, la brique plâtrière (autrefois 25x40 cm, aujourd’hui 32x66cm) représente aussi un grand gain de temps et participe en contre cloison aux performances d’isolation thermique.
Le plâtre et la préservation de l’environnement
Aujourd’hui, la construction en plâtre s’attache à minimiser son impact sur l’environnement. La production de plaques produit relativement peu de déchets, et la cuisson au gaz naturel se fait à basse température. Par ailleurs, les plaques ne sont pas toutes fabriquées à partir de gypse extrait des carrières : un circuit de recyclage du plâtre (ou plutôt du gypse) à partir de la déconstruction des bâtiments est mis en place pour la fabrication des nouveaux produits.
En France, en 2 012, le recyclage a porté sur 50 000 t soit 15 % d’un gisement estimé à 350 000 t. L’objectif est d’atteindre 245 000 t en 2 020.