Des inspirations venues de tous les horizons
Jørn Utzon cultive, depuis sa jeunesse, une passion pour le voyage et la découverte d’autres cultures. On pourrait dire que l’opéra rassemble et synthétise les souvenirs de ses voyages.
Mexique précolombien
Quand il dessine le soubassement de l’édifice, Jørn Utzon pense aux temples précolombiens qu’il a visités au Mexique. Selon lui, les bâtisseurs mayas et aztèques comme ceux de la civilisation de Teotihuacan éprouvaient la nécessité de construire de hauts édifices dans le but de s’élever au-dessus de la forêt équatoriale, dominer le paysage et observer le ciel. Utzon reprend et adapte ce principe en décidant de poser les voiles de l’opéra sur une plateforme. L’accès se fait au sommet d’un escalier monumental qui permet de prendre de la hauteur sur la ville et de bénéficier d’un panorama sur toute la baie de Sydney.
Charpentes chinoises
Jørn Utzon découvre l’architecture et la culture chinoises grâce à ses maîtres et enseignants. Il s’intéresse tout particulièrement aux systèmes constructifs grâce à un traité d’architecture écrit au XIe siècle et redécouvert presque 1000 ans plus tard. Le Yingzao Fashi est, par exemple, un des livres de chevet de Jørn Utzon pendant toute la conception de l’opéra. Utzon se rend, à plusieurs reprises, en Chine, où il photographie et filme inlassablement l’architecture et la vie quotidienne. À Sydney, les plafonds des deux auditoriums rappellent, par leur dessin et leur système d’assemblage, les charpentes traditionnelles chinoises. De grandes poutres superposées les unes sur les autres semblent reprendre les lignes convexes des toitures chinoises.
Pour couvrir l’opéra, Jørn Utzon choisit la céramique, matériau fragile et relativement lourd, mais aussi étanche, et résistant aux caprices du climat. Son emploi rappelle également la passion de l’architecte pour la Chine, où les arts du feu ont atteint un point de perfection technique et esthétique exceptionnel.
La nature et l’évasion
Pour l’opéra de Sydney, Jørn Utzon fait appel à de nombreuses références qu’il parvient à conjuguer pour formuler un véritable appel à l’évasion. Les coques blanches qui protègent les auditoriums rappellent tout aussi bien les voiles d’un navire (le père de Jørn Utzon était architecte naval) que les ailes déployées d’un oiseau en vol.