Histoire du passage Pommeraye
Au 19e siècle, au moment du lancement des travaux, le quartier est marqué par ses cours malsaines, notamment l’îlot réputé insalubre du coteau Bouvet où prostitution et incidents divers sont fréquents. Pour construire le passage, il faudra démolir dix maisons.
L’ambition des promoteurs est alors de construire le plus grand et le plus beau des passages de France, qui accueillera 66 boutiques. Arnaud Guillemet lance un premier projet en 1827. L'architecte Jean-Baptiste Buron prend le relai. Il souhaite construire un passage sur le modèle parisien, en remplacement de la ruelle existante. Associé au jeune Hippolyte Durand-Gasselin, il s'adresse au notaire Louis Pommeraye (1806-1850), qui récolte des fonds et fonde la société Pommeraye et Cie.
Louis Pommeraye, jeune notaire nantais, est donc le promoteur du passage. Le projet dans lequel il se lance illustre les ambitions d’une bourgeoisie montante, qui croit à la fois dans le commerce et dans l’innovation architecturale.
Le 15 juillet 1840, Pommeraye dépose à la Ville la demande de construire un passage abritant 66 boutiques, allant de l’angle des rues de Santeuil et du Puits-d’Argent vers la rue de la Fosse, en face de la rue de la Bourse. Le passage assurera ainsi la liaison de la Bourse au centre ville. L’inauguration a lieu trois ans plus tard, en juillet 1843. Mais le 23 août 1849, malgré son succès commercial, le passage est la proie des liquidateurs à la suite de la faillite de Pommeraye. Il est vendu en trois parties.
24 septembre 1851 : le baron Henri Baillardel de Lareinty, qui a racheté tout le passage, propose une liaison avec la rue Régnier, réalisée quelques années plus tard.
En mars 1901 la veuve du fils du baron hérite du passage et le vend à la société des "Assurances générales sur la vie des Hommes", qui le lotira à partir de décembre 1929.
Le passage est classé Monument historique depuis 1976.