Chicago : prospérité et déclin
L’histoire de Chicago est directement liée à la Révolution industrielle. Fondée en 1833, la ville se développe grâce au commerce du bois, de l’agriculture, de l’industrie sidérurgique, et devient rapidement un grand centre industriel. Le déclin économique qui suit la Seconde Guerre mondiale la vide de ses habitants les plus aisés. Des initiatives comme Marina City visent à enrayer ce phénomène et rétablir le dynamisme de la ville.
La capitale de l’architecture moderne
L’emplacement de Chicago le long du lac Michigan, entre la côte Est et les grandes plaines agricoles du Midwest, en fait rapidement un nœud de communication très important. Le commerce de bétail y est particulièrement dynamique : les abattoirs de Chicago (Union Stock Yards) sont parmi les plus grands au monde, s’étendant sur 3 km2 et traitant plus de 2 millions de têtes de bétail par an ! La ville ne cesse de grandir, de se développer et de se transformer depuis le 19e siècle. D’abord construite en bois, elle est victime d’un gigantesque incendie en octobre 1871. La reconstruction devient l’occasion pour les architectes d’expérimenter une nouvelle architecture, résistante au feu et adoptant certains procédés venus de l’industrie, avec le recours par exemple de la structure porteuse en acier. Cette renaissance voit l’une de ses apogées avec l’Exposition universelle en 1893 et la présentation, auprès du monde entier, de “l’École de Chicago”.
Le “White Flight” vide le centre-ville
Dans la première moitié du 20e siècle, Chicago est une ville moderne, prospérant sur l’industrie, le commerce… et le crime organisé, avec Al Capone, “grand parrain” pendant la Prohibition. Après la Seconde Guerre mondiale, la ville connaît un déclin économique et démographique. Les usines de sidérurgie et les abattoirs ferment. Les classes moyennes et aisées fuient les centres des villes pour habiter la banlieue et trouver de l’espace. Des lotissements se construisent à perte de vue ; chacun souhaite sa maison, son jardin, sa (ses) voiture(s). Ce nouveau mode de vie entraîne de nombreuses conséquences parmi lesquelles l’étalement urbain et l’essor du “tout voiture” avec la création de nouvelles infrastructures routières.
Mais cette ruée vers la banlieue signe aussi le délaissement des villes, seulement occupées par les populations les plus pauvres qui n’ont pas les moyens de déménager. Ce phénomène est connu sous le nom de “White Flight”, littéralement "la fuite des blancs", généralement plus aisés.