Les dômes, des points de repère dans la ville
Véritables prouesses techniques, les premiers dômes (du latin domus, qui signifie “maison”) sont construits pendant l’Antiquité, comme le Panthéon de Rome. Ces combles, la plupart du temps hémisphériques, coiffent des espaces souvent circulaires. Dans les églises, les temples ou encore les mosquées, les dômes coiffent souvent la partie la plus sacrée de l’édifice. En Italie d’ailleurs, toute église ou cathédrale importante est appelée “duomo”. Tandis qu’en Orient cette tradition constructive perdure (église Sainte-Sophie, Istanbul), le Moyen Âge occidental l’abandonne presque complètement. C’est l’architecte italien Brunelleschi qui reprend cette forme pour couvrir l’église Sainte-Marie-des-Fleurs à Florence en 1436. Cette réalisation, considérée comme une révolution, inaugure la Renaissance. En France, la coupole est moins fréquente. On trouve quand même quelques exemples remarquables à Paris avec la chapelle du Val-de-Grâce, qui fut construite par François Mansart (l’oncle de Jules Hardouin-Mansart) entre 1645 et 1667.
Le dôme, par sa forme et sa hauteur, est un point de repère dans la ville. C’est dans cette perspective que Louis XIV ordonne la construction d’un dôme pour le Collège des Quatre-Nations (1662-1688, Louis Le Vau architecte), sur la rive gauche de la Seine et face au palais du Louvre, pour la chapelle de la Salpêtrière (actuel 13e arrondissement de Paris), ainsi qu’aux Invalides. C’est l’occasion pour les architectes de penser à une composition urbaine qui pourra structurer un futur quartier.