Le travail de la pierre

Abbaye du Thoronet, vue extérieure
Abbaye du Thoronet, vue extérieure |

© Jean-Didier Wagneur

La même pierre est utilisée dans toute l’abbaye, ce qui contribue à lui donner son unité. 30 à 40 000 m3 de pierres ont été nécessaires pour la construction. Cette pierre calcaire qui passe du gris à l’ocre selon la lumière est assez dure et cassante, difficile à travailler.

Les pierres sont posées par assises de hauteurs variables. C’est pourquoi les moines ont dû classer par hauteur similaire les blocs d’une même assise. Selon la technique romaine de l’ opus quadratum, elles forment un mur (parement) lisse lié à un noyau interne en blocage .

Des joints les plus fins possible

Les constructeurs ont voulu des murs aux joints très minces, ce qui impose de trouver des solutions techniques adaptées. Ce choix interdit d’utiliser une épaisse couche de mortier alors que celle-ci est indispensable pour faire tenir ensemble le blocage interne et le mur de façade. Pour résoudre ce problème, les constructeurs du Thoronet taillent en biseau toutes les pierres : le joint est mince en surface mais beaucoup plus épais et rempli de mortier à l’intérieur du mur.
L’architecte et romancier Fernand Pouillon décrit avec précision le travail de la pierre dans Les Pierres sauvages.