Fornix et superposition des ordres : le b.a.-ba de la grammaire architecturale
Sur 545 mètres, le périmètre du Colisée se compose d’une trame régulière répétée 80 fois. Le motif de cette trame est le fornix, constitué de hautes arcades voûtées qui rappellent les arcs de triomphe. Chaque trame se développe sur quatre registres dont trois identifiables chacun par un ordre d’architecture. Au premier registre c’est l’ordre toscan, qui rappelle l’ordre dorique mais s’en démarque par une plus forte rusticité et revendique des origines locales. Au second registre l’ordre ionique, avec ses colonnes plus fines et ses chapiteaux à volutes, proviendrait d’Asie mineure. Le troisième registre est marqué par l’ordre corinthien avec ses chapiteaux à corbeilles. Cette “superposition des ordres” (partant du bas du plus robuste pour monter vers le plus gracile) devient une règle d’architecture reprise par les architectes de la Renaissance et notamment Andrea Palladio, qui relève la façade du Colisée dans l’un de ses Quatre livres d’architecture (I quattro libri dell'architettura) publiés en 1570.