La montée des totalitarismes
Les lendemains de la Première Guerre mondiale ne laissent entrevoir que peu d’espoir pour l’Europe. Les blessures ne sont pas refermées et les tensions entre les nations sont plus que jamais à vif. Arrivé au pouvoir dès 1922, Benito Mussolini apparaît comme le père des totalitarismes qui vont peu à peu gangrener l’Europe.
Benito Mussolini (1883-1945), le père du fascisme
Formé pour être instituteur, Benito Mussolini se distingue, au début du 20e siècle, pour son activisme syndical et politique. Il est arrêté pour agitation, s’exile en Suisse un temps avant de revenir en Italie où il consolide ses liens avec les milieux révolutionnaires. Exclu du parti socialiste pendant la Première Guerre mondiale, il fonde en 1921 le parti national fasciste qui séduit les mécontents de la politique italienne : démobilisés de la guerre, chômeurs, laissés-pour-compte. Mussolini crée en parallèle une milice paramilitaire reconnaissable aux chemises noires portées par ses membres et qui deviennent l’un des symboles du fascisme.
Le faisceau de licteur, qui était l’attribut des magistrats de la république romaine, est aussi récupéré par les fascistes pour revendiquer l’héritage de l’antiquité.
Les discours politiques provocateurs se doublent d’actions violentes à l’encontre des ouvriers et des paysans. En 1922, la marche sur Rome marque l’arrivée de Mussolini au pouvoir, qui prend le titre de Duce. La dictature est officielle en 1925. Mussolini détient les pleins pouvoirs. “Tout pour l’État, rien en dehors de l’État, rien contre l’État” est sa devise. Le régime se durcit au fil des années et dans un contexte international de plus en plus tendu. Mussolini se voit à la tête d’un empire et part à la conquête de l’Éthiopie. Il se rapproche d’Adolf Hitler, arrivé au pouvoir en Allemagne en 1933. En 1938, l’adoption des lois raciales engendre la discrimination et la persécution des Juifs italiens. L’année suivante, la Seconde Guerre mondiale est déclarée : l’Italie, l’Allemagne et le Japon s’unissent contre les Alliés. Quatre ans plus tard, Mussolini perd Hitler comme allié et se trouve de plus en plus isolé. Après plusieurs mois particulièrement chaotiques, il est arrêté et fusillé.
L’extension de la pensée totalitaire
L’Italie n’est pas la seule à connaître la montée d’un régime totalitaire, intolérant et violent. En 1918, l’Allemagne essuie sa défaite et les classes les plus modestes souffrent d’une économie très instable. À l’issue d’une décennie ponctuée de soubresauts, de luttes et de tensions politiques, l’arrivée d’Adolf Hitler au pouvoir en 1933 ébranle l’Europe. Vers l’est, l’URSS, proclamée en 1917, se voit gouvernée d’une main de fer par Josef Staline qui n’hésite pas à réduire au silence ses potentiels concurrents et autres critiques de ses méthodes. Même chose en Espagne, avec le nationaliste Franco qui gagne sur les Républicains en 1939 et instaure une dictature. On assiste ainsi, dans les années 1930, à la montée des totalitarismes qui conduira, inexorablement, à la Seconde Guerre mondiale.
Mettre l’art au service de la politique
Les trois dirigeants politiques (Hitler, Staline, Mussolini) partagent un véritable culte de la personnalité et décident de mettre l’art et l’architecture à leur unique service. L’art n’est plus une expression individuelle, c’est un outil de propagande destiné à glorifier le Duce, le Führer, le Vojd ou le Caudillo. La liberté d’expression n’existant plus, les artistes se trouvent face à un choix : adhérer aux idéologies des leaders et travailler pour eux, ou se mettre du côté des opposants, au risque de leur vie.