Un texte de pierre à déchiffrer
Le texte de pierre qu’il s’agissait de comprendre était sinon difficile à déchiffrer, au moins embarrassant par des passages interpolés, par des répétitions, par des phrases disparues ou tronquées ; pour tout dire, aussi, par une certaine incohérence qui s’expliquait du reste, quand on constatait que l’œuvre avait été poursuivie, altérée ou augmentée, par différents artistes, pendant un espace de plus de deux cents ans.
Les imagiers du 13e siècle n’avaient pas toujours tenu compte des idées déjà exprimées par leurs devanciers et ils les reprenaient, les émettaient dans leur langue personnelle, doublaient, par exemple, les signes des saisons et du zodiaque. Les statuaires du 12e siècle avaient sculpté, sur la façade royale, un calendrier de pierre ; ceux du 13e en gravèrent un également dans la baie de droite du porche Nord, justifiant sans doute cette réduplication d’une même scène sur une même église, par ce fait que le zodiaque et les saisons peuvent avoir, au point de vue symbolique, plusieurs sens.
La Cathédrale, Joris-Karl Huysmans, 1 898