Le jeu de balle et ses règles
Le jeu de balle est une pratique sportive rituelle qui prend naissance et se développe en Mésoamérique.
Les vestiges archéologiques, les représentations figurées et les témoignages écrits attestent de plusieurs variantes du jeu de balle, mais le caractère rituel, religieux et social est toujours présent.
On dénombre entre 600 et 900 terrains de jeu de balle répartis à travers la Mésoamérique, mais aussi au sud des États-Unis (Arizona) et dans les Caraïbes. Datant de 3400 ans, le terrain de jeu le plus ancien est découvert à Etlatongo, dans les Hautes-Terres de la vallée de Nochixtlán de la Mixteca Alta (Mexique).
Le jeu de balle : un moment symbolique
On ne connaît pas exactement le rôle que joue le jeu de balle dans les sociétés de Mésoamérique. D’après les récits, les représentations et les découvertes archéologiques, certaines hypothèses peuvent toutefois être avancées.
Le sport pouvait servir à régler un conflit : en cela, il pouvait se substituer à une action militaire.
Il est probable que le jeu de balle était assimilé à la religion et porteur d’une lourde symbolique, vu les festivités, cérémonies, processions et sacrifices qui se déroulaient avant, pendant et après les parties.
Les jeux pouvaient se dérouler durant les moissons pour remercier les dieux des récoltes passées et à venir. Pour certains auteurs, la balle de caoutchouc ronde, noire et bondissante pouvait représenter le cycle lunaire, en dialogue avec l’anneau de pierre servant de but. Le sang versé à l’issue des parties était considéré comme un signe de fertilité. Pendant le jeu, le soleil et la lune, le jour et la nuit, la lumière et l’obscurité, la vie et la mort étaient symbolisés.
Le spectacle, censé fasciner et effrayer à la fois les spectateurs et les athlètes, célèbre les dieux et le passage du temps.
Les règles du jeu
Sur un terrain généralement long et étroit, deux équipes de 1 à 10 membres chacune s’affrontent. Le principe est de détenir une balle en caoutchouc le plus longtemps possible pour marquer des points.
La balle, en caoutchouc compact et probablement de la taille d'une tête humaine, est très élastique et rebondit facilement. En fonction des régions, des époques ou des interprétations, les joueurs ne pouvaient toucher la balle qu'avec certaines parties de leur corps : tête, coude, épaule, hanche, main, fesses. Parfois, des instruments tels que des battes étaient utilisés.
Selon les coutumes, les participants pouvaient jouer nus ou habillés d’une culotte de cuir, protégés par des gants, des genouillères ou des masques. Les équipes pouvaient parfois être mixtes, et certains membres d'une même équipe étaient liés par des liens familiaux. Pour remporter la partie, un joueur devait parvenir à faire passer la balle dans un anneau de pierre placé en hauteur sur une des parois du terrain.
Pelota mixteca, ulama de Cadera aujourd’hui : la revendication des racines
Aujourd’hui, les sports précolombiens survivent au Mexique. Les sacrifices sont bien sûr proscrits, mais à travers la pratique de ces sports, on revendique l’identité indigène.
Lors des Jeux olympiques de Mexico en 1968, une compétition d’ulama a même été présentée à des milliers de spectateurs.
En savoir plus sur les sports à travers le monde : Sports d'ailleurs (site "Les Essentiels").