Travailler dans un caisson immergé
Le chantier du pont de Brooklyn présente des difficultés particulières, notamment parce que les pylônes reposent dans le lit de l’East River et non sur la terre ferme.
Pour ancrer ces gigantesques structures de maçonnerie, il est donc nécessaire de travailler dans le lit de la rivière, mais à sec. Pour ce faire, les ouvriers utilisent la technique des caissons immergés. D’énormes caisses en bois sans fond, de 31 m sur 52 m, sont immergées à près de 20 m de fond. Remplies d’air comprimé, elles accueillent les ouvriers qui y pénètrent par un système de sas, pour creuser les fondations. Une fois le roc atteint, le béton est coulé dans la caisse pour constituer les fondations.
La maladie des caissons
Ce travail en milieu hyperbare (dans une enceinte dont la pression est supérieure à la pression atmosphérique) occasionne de nombreux accidents. Comme en plongée sous-marine, il est nécessaire de respecter des paliers de décompression pour remonter à la surface, mais à l’époque, on connaît mal ce phénomène. Le non-respect de ce phénomène fera plusieurs victimes sur le chantier. Les maux vont du bourdonnement d’oreille persistant à la paralysie des membres inférieurs.
La maladie des caissons touche tellement d’ouvriers que la durée de travail dans les caissons immergés passe de 8 à 4 heures par jour, tandis que le salaire est augmenté d’un dollar.