À l’image du vin, Dionysos est un donc dieu ambigu, parfois dangereux, capable de déchaîner passions et violence. Les ménades qui le suivent peuvent effectivement aller jusqu’au diaspharagmos, le déchiquetage rituel d’un animal ensuite mangé cru (omophagie), symbole de la mania des fidèles du dieu, la folie destructrice qui abolit la frontière entre le divin et l’humain.
L’image est le revers de l’amphore précédente : se dévoile alors la figure la plus saisissante du cortège, une ménade, audacieusement figurée de dos, qui brandit deux moitiés d’un petit faon qu’elle vient de démembrer, au paroxysme de la danse et de la frénésie dionysiaque. Le peintre d’Achille, à qui est attribuée cette amphore, démontre ici tout son talent de dessinateur en créant une image d’une grande force et pleine de mystère.