Au cours de la dynastie carolingienne, les arts et les lettres connaissent un développement sans précédent. Les empereurs possèdent des bibliothèques et y collectionnent des manuscrits aussi rares que précieux, richement enluminés et reliés avec un luxe extraordinaire. Le sacramentaire est un livre liturgique qui rassemble les prières, formules et rites célébrés par l’officiant au cours de la messe. Celui de Charles le Chauve constitue l’un des chefs-d’œuvre de l’art carolingien.
Il se distingue par sa décoration luxueuse inspirée des motifs de l’Antiquité et des reliures d’orfèvrerie contemporaines, son écriture à l’encre d’or, avec des initiales dorées se détachant sur des fonds pourpres, et ses peintures pleines pages.
Le sacramentaire de Charles le Chauve est un manuscrit incomplet qui a vraisemblablement été exécuté pour ce dernier à l’occasion de son couronnement comme roi de Lotharingie. La perte de ce territoire l’année suivante pourrait expliquer pourquoi le sacramentaire n’a jamais été achevé.