En complément du béton, du métal et du verre, le tissu constitue le quatrième matériau de la bibliothèque, le seul qui apporte une couleur franche. Peu présent, uniquement sous forme de moquette au sol, il a été conçu avec autant de soin que les autres matériaux. "Nous avons bien évidemment travaillé sur la couleur, mais aussi sur la densité et l’épaisseur de la moquette. Nous avons travaillé avec le fabricant, à qui nous parlions toujours de tapis, jamais de moquette. La différence est fondamentale. Dans le mot ‘tapis’, il y a dans l’imaginaire le confort, le plaisir de marcher, une profondeur. D’où les agrafes en bordures des éléments de moquette : il fallait que ça ait l’air d’un tapis. La moquette était particulière, avec un dessous, un dessus, un nombre de points. Nous avons travaillé la nature du dosseret, le nombre de fils. Intervenir ainsi aujourd’hui, d’une façon technique, c’est quasiment impossible. Nous avons eu de la chance de pouvoir le faire", témoigne Gaëlle Lauriot-Prévost (dans La Bibliothèque nationale de France, portrait d’un projet, 1988-1998, p. 416).