Début septembre 1944, les bombes s’abattent sur le centre-ville du Havre, en Normandie. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, (presque) tout est à reconstruire. Cette lourde tâche est confiée à Auguste Perret, entouré d’une importante équipe d’architectes. Le béton, réputé économique, solide et facile à mettre en œuvre, est le matériau privilégié. L’aventure de la reconstruction s’étale sur une petite vingtaine d’années.
Les opérations de reconstruction après la guerre font du Havre une ville radicalement différente. Édifiée tout en béton, la ville est traversée par de larges avenues, ouvertes sur le port et l’horizon.
La ville respecte un tracé orthogonal, ou en damier : les rues en chantier forment des îlots repérés par une lettre et un chiffre, car les rues n’ont pas encore de nom (S29 deviendra plus tard 67, avenue Foch...). Chaque îlot se compose d’immeubles avec une cour ou un jardin, à l’origine des lieux de rencontre entre voisins ou des espaces de jeux pour les enfants. Avec l’arrivée de la voiture, la plupart sont devenus des zones de stationnement.