On a donné à la charpente de Notre-Dame de Paris un nom qui évoque bien la quantité de poutres nécessaires à sa construction : la forêt.
Cette charpente possède des dimensions exceptionnelles : elle mesure 100 m de long sur 13 de large dans la nef, 40 dans le transept, avec une hauteur de 10 m. Sa pente, conçue pour les voûtes sur croisée d’ogives, est raide : 55 degrés.
La construction de la charpente a nécessité une quantité de bois énorme. Au total, 21 hectares de chêne ont été nécessaires pour construire cette charpente. Certaines poutres, provenant d’arbres abattus vers 1 160-1170, font toujours partie de l’édifice.
La charpente est assemblée progressivement. Les charpentiers montent d’abord séparément les fermes en respectant les plans du maître charpentier. Puis les différents éléments sont assemblés au sol, dans un espace de grande dimension réservé à cet effet. Quand la totalité est montée, les charpentiers finalisent et perfectionnent les ajustements entre les pièces. Les artisans apposent parfois sur les pièces de bois une marque personnelle permettant d’identifier leur emplacement. L’ensemble est ensuite démonté avant d’être hissé grâce à des engins de levage quand les murs sont achevés. Mais la charpente est le plus souvent mise en place avant la construction des voûtes, afin de permettre aux maçons de terminer leur ouvrage dans de meilleures conditions. On remarque bien sur cette image le sommet maçonné des voûtes, construites après la charpente du toit.
Maçons et charpentiers travaillent donc en étroite collaboration : le maître maçon et le maître charpentier sont deux figures essentielles du chantier de la cathédrale.