Les moines de l’abbaye de Saint-Denis ont longtemps considéré Dagobert Ier comme le fondateur de leur abbaye. Construit six siècles après sa mort, ce tombeau aux dimensions exceptionnelles illustre le rôle de bienfaiteur qu’il eut pour la communauté religieuse.
Le gisant du roi, entouré par les statues dressées de sa femme Nanthilde et de leur fils Clovis II, regarde en direction de la sépulture primitive de saint Denis. Au-dessus et remplissant la voûte en ogive se trouvent trois registres sculptés, représentant le voyage de l’âme de Dagobert Ier au paradis, aussi appelé la vision de l’ermite Jean. Dans cette vision, l’âme de Dagobert est emmenée dans une barque remplie de diables qui le torturent avant de le jeter dans l’antre de Vulcain, en Sicile. Appelant à l’aide, Dagobert est sauvé par saint Denis, saint Martin et saint Maurice. Victorieux, les saints conduisent enfin l’âme du roi aux portes du paradis où elle est accueillie par une immense main venue la saisir. Les trois registres, autrefois polychromes, reprennent chacun des trois moments de cette vision. Ce magnifique tombeau est autant un moyen pour les moines de rendre hommage à Dagobert Ier, que d’inciter les rois de France à venir reposer dans la basilique-cathédrale de Saint-Denis, sous la protection du saint éponyme.