En 1528, François Ier décide d’agrandir le manoir de Villers-Cotterêts, situé au nord de Paris, à proximité d’une vaste forêt giboyeuse. Recherche d’harmonie et régularité des lignes marquent la construction. Le décor intérieur est foisonnant, inspiré à la fois de la Renaissance italienne et du gothique français. Les deux escaliers à rampes droites et la chapelle, qui subsistent encore, sont somptueusement sculptés.
La salamandre est un emblème familial, hérité du grand-père de François Ier, Jean d’Angoulême. Louise de Savoie choisit cet emblème pour la médaille du jeune prince. Son précepteur en compose la devise qui deviendra « Nutrisco et extinguo », « Je le nourris et je l’éteins », en référence au pouvoir prêté à la salamandre depuis l’Antiquité de vivre dans le feu et de l’éteindre. La salamandre apparaît dès lors dans les manuscrits qui sont offerts au jeune prince ou à sa mère.
Après l’avènement de François Ier, la salamandre, se nourrissant de feu ou crachant de l’eau pour éteindre les flammes, reste l’emblème personnel du souverain. Affichée dans la livrée de ses gardes, et connue comme telle dans l’entourage royal comme par ses sujets, elle apparaît très souvent dans les manuscrits de présentation à François Ier ou sur les reliures de ses livres. Elle est presque toujours associée aux armes de France, parfois aux F couronnées, et peut elle-même porter une couronne.
Si le chiffre royal était déjà présent dans les décors des châteaux ou des manuscrits sous Louis XII, avec François Ier, l’emblématique royale, salamandres et F couronnés, devient omniprésente dans l’architecture : caissons des voûtes, trumeaux, panneaux sculptés...