Deux charpentiers travaillent avec une scie à refendre

Outre les haches et l’herminette, différents types de scie permettent de découper le bois. La scie de long est composée d’un châssis en bois, constitué de deux traverses et de deux poignées : la poignée supérieure, dite chevrette, est dans le plan du cadre et l’inférieure, ou renard, placée perpendiculairement au cadre. La lame qui mesure de 1m 50 à 1m 75 de long est attachée au milieu du châssis, parallèlement aux montants. La scie de long sert à équarrir un tronc jusqu’aux dosses, à partager les pièces déjà équarries ou les débiter dans le sens de la longueur. Le sciage s’effectue à deux et il faut élever la pièce assez haut pour que l’un des deux artisans puisse se tenir debout en dessous tandis que l’autre est sur la poutre. Parfois une excavation ou un support permet le maniement de cet outil. La scie ne scie qu’en descendant et son châssis doit être toujours vertical. Le scieur du haut dirige la scie sur le trait en descendant tandis que celui qui est dessous la tire. En remontant ils éloignent la lame de l’ensemble.
D’autres types de scies sont utilisés par le charpentier, telle la scie passe-partout qui est une longue scie ayant la forme d’un ruban, sans armature, avec seulement deux poignées aux extrémités de la lame. Cet outil, manié par deux hommes, sert à scier les grosses pièces que la scie ordinaire ne peut traverser. La scie à refendre, qui est identique à celle du scieur de long, est de taille plus modeste et n’est pas munie de poignée. Elle peut être mue par un seul homme, plus généralement par deux. Enfin la scie cadre ou scie à main, dite aussi scie de charpentier. Elle est semblable à celle des menuisiers, mais plus grande. Elle est formée d’une lame fixée sur deux montants perpendiculaires. Une traverse parallèle à la lame est placée à mi-hauteur des montants, et fixe leur écartement. Une corde réunit les montants et une petite pièce de bois ou clé est placée dans la corde et permet de régler la tension de la lame. Elle est utilisée à deux pour couper les pièces de bois à leur longueur et donc en travers par rapport à la longueur ou pour ébaucher les tenons et entailles d’assemblage.
D’après les comptes de chantier, le charpentier peut compter jusqu’à huit scies dans un même atelier, mais le plus souvent il en possède de un à trois exemplaires.