Le lectionnaire de Cluny conservé à la Bibliothèque nationale de France est l’une des plus belles réalisations du scriptorium de Cluny à son apogée. Il est exécuté sous l’abbé Hugues de Semur aux environs de 1 100, alors que la construction de Cluny III qui demeure longtemps la plus vaste église de toute la Chrétienté – bat son plein. Cluny est alors un carrefour d’influences où affluent copistes et artistes venus de tous horizons.
Deux courants artistiques très différents irriguent le scriptorium : un courant germanique et un courant italo-byzantin.
La décoration du lectionnaire reflète ces deux tendances : tandis que les initiales et les encadrements sont d’obédience clairement germanique, les peintures se rattachent, quant à elles, à des modèles italiens venus de Rome.