L’or blanc
Le développement des sports d’hiver s’est étendu grâce au maillage ferroviaire et routier. À la fin du 19e siècle, les premières stations de montagne ont attiré une population plutôt aisée en quête d'évasion urbaine dans une nature encore préservée. Les cures de repos et le thermalisme se sont enrichis de nouvelles activités sportives, telles que la randonnée, l'alpinisme, puis le ski et la glisse — luge et patin inclus. Les premières remontées mécaniques ont rendu superflu l'ascension des champs de neige à pied ou le recours aux tractions animales. Souvent, les prairies et les pâturages étaient vendus à prix d’or par les paysans ou les municipalités aux promoteurs de stations, qui y voyaient un investissement lucratif et la possibilité de gains financiers substantiels.
Les stations de la première génération étaient souvent établies dans des villages préexistants, situés à basse altitude (800 à 1200 m). L'agriculture et le pastoralisme coexistaient parfois avec les nouvelles activités sportives, mais ces dernières ont fini par supplanter les premières avec la construction de chalets, d'hôtels et de boutiques. "Lancée" par Noémie de Rothschild (1888-1968), Megève est devenue dans les années 1920 l’une des destinations hivernales les plus élégantes des Alpes.
La deuxième génération des stations
Après 1945, les stations de deuxième génération ont émergé à des altitudes plus élevées (1600 à 1800 mètres), garantissant ainsi un enneigement plus constant. D'importantes infrastructures routières ont été développées pour relier les vallées à ces espaces souvent vierges de toute construction. Les sports d’hiver ont lentement démocratisé et le nombre de skieurs a connu une croissance exponentielle. Les exemples les plus célèbres incluent Courchevel, les Deux-Alpes et l’Alpe d’Huez.
La troisième génération
Appliquant les politiques publiques telles que le "Plan neige" (1964), Avoriaz — tout comme Flaine ou Isola 2000 — fait partie de la troisième génération des stations créées dans les années 1960-1970.
Aussi appelées stations intégrées, elles sont souvent le fruit d'une opération immobilière globale, caractérisées par une architecture cohérente et fonctionnelle ainsi qu'une densité urbaine élevée. Étant donné leur isolement et leur altitude élevée, tout est pensé pour les vacanciers : logements, commerces, services, loisirs, et services médicaux. Pour faciliter l'accès à la montagne, les voitures sont parfois interdites à l'entrée de ces stations, où l'on favorise la circulation à pied ou à ski.
La quatrième génération
Après la période parfois surnommée des "usines à ski", une quatrième génération de stations émerge : celle des stations-villages qui proposent des activités été comme hiver. C’est sans aucun doute une réponse, voire une nécessité, pour le tourisme de montagne à une époque où la neige devient de plus en plus rare…