La Nouvelle-Calédonie, terre kanak et collectivité française
La Nouvelle-Calédonie appartient à l’archipel mélanésien, situé dans l’océan Pacifique sud au nord-est de l’Australie. Devenue colonie française en 1853, elle connaît plusieurs décennies d’occupation marquée par de fortes tensions. La Nouvelle-Calédonie possède aujourd’hui le statut de collectivité française.
Une civilisation plusieurs fois millénaire
Le peuplement de la Nouvelle-Calédonie remonterait au premier millénaire av. J.-C. Les premiers habitants sont originaires d’Asie, et ont migré progressivement depuis le sud de la Chine vers l’Asie du Sud-Est, les Philippines, l’Indonésie et le Pacifique. On s’accorde pour dater le développement de la civilisation kanak au 2e siècle av. J.-C., avec notamment la culture irriguée de légumes racines comme l’igname et le taro. La culture kanak est très diverse : chaque chefferie semble parler une langue différente et posséder ses propres rituels.
Premiers contacts
Le 4 septembre 1774, l’équipage du capitaine anglais Cook observe la Nouvelle-Calédonie et la baptise du nom latin de l’Écosse, aux paysages comparables : le premier contact avec les Européens est établi. L’intérêt de l’Europe grandit pour cette région aux multiples ressources : pêche à la baleine, à l’holothurie, exploitation de noix de coco, de santal et de riches mines de nickel…
Ce sont finalement des Français qui y abordent en 1792, et font de la Nouvelle-Calédonie une colonie en 1853, sous l’empire de Napoléon III. Pourtant la population de colons ne croît que faiblement dans cette île si éloignée de la métropole (18 000 km).
Un lieu de bagne
Sous Napoléon III, la France cherche à renforcer sa présence dans la Pacifique, face aux Anglais qui occupent déjà la Nouvelle-Zélande et l’Australie. Mais elle souhaite aussi trouver un espace où ouvrir un bagne, qui s’ajoutera à celui de Cayenne en Guyane. Dans certains cas, les condamnés aux travaux forcés peuvent se voir attribuer une concession, sous réserve de faire preuve d’une bonne conduite et de purger une peine de droit commun. Cette "colonisation pénale" est aussi une manière d’accroître la population des colons.
Les détenus pour raisons politiques, condamnés à la déportation, ne bénéficient pas du même traitement. Parmi ces condamnés figurent les insurgés de la Commune de Paris, dont Louise Michel, figure phare du mouvement.
La résistance des autochtones
Le débarquement des premiers militaires français sur l’île déclenche immédiatement des heurts entre colons et populations autochtones, fréquemment spoliées de leurs terres et de leurs ressources. Une insurrection particulièrement violente a lieu en 1878, alors que plusieurs chefs de tribus parviennent à s’entendre pour lutter contre le colonisateur.
Les relations entre les deux parties se durcissent toujours davantage. Appliqué en 1887, le “code de l’indigénat” vise à réprimer ces révoltes : il impose aux autochtones une série de règles de cantonnement (création de “réserves”), et ne leur accorde aucun droit civique. Les conditions de vie sont très dures : frappée par les maladies, la sous-alimentation, l’alcoolisme et les conflits, la population kanak, complètement décimée, a baissé d’une bonne moitié en 50 ans. Les révoltes et les insurrections kanak se succèdent, sans que les insurgés parviennent à obtenir véritable gain de cause.
Au 20e siècle, insurrections et négociations
Le code de l’indigénat est aboli à la fin de la Seconde Guerre mondiale et les Kanak accèdent progressivement aux droits civiques. Dans les années 1960, les mouvements indépendantistes prennent naissance et s’organisent. La revendication d’une identité kanak devient plus forte, portée notamment par Jean-Marie Tjibaou. Les années 1980 sont marquées par un climat qui touche à la guerre civile.
Les émeutes, prises d’otages et opérations militaires font plusieurs morts, comme en 1985 avec la disparition, dans un contexte particulièrement tendu, d’Éloi Machoro, leader kanak indépendantiste. Les violences culminent entre les deux tours de la présidentielle française de 1988 avec la prise d’otages d’Ouvéa, à l’issue de laquelle on dénombre 21 morts. Ce dernier événement pousse les différents partis à la négociation. Les accords de Matignon sont signés le 26 juin 1988 et prévoient la mise en place d’un statut transitoire de la Nouvelle-Calédonie conduisant à un référendum d’autodétermination. Les signataires indépendantistes Jean-Marie Tjibaou, président du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), et son secrétaire général Yeiwéné Yeiwéné sont assassinés en mai 1989 par Djubelly Wéa qui leur reproche d’avoir cédé face à l’État français. En 1998, les accords de Nouméa prévoient davantage d’autonomie. Le référendum est repoussé en mars 2018 : à la question "Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? ", le “non” l’emporte alors.
Renzo Piano, architecte de la culture
Issu d’une famille de constructeurs et d’ingénieurs génois, Renzo Piano (né en 1937) suit des études d’architecture au Politecnico de Milan. Ses édifices se caractérisent par une grande attention portée à la fois à la technique et aux détails de l’édifice.
Expérimenter de nouvelles techniques
Les bâtiments de Piano sont le fruit d’un équilibre entre art et technique. Depuis ses débuts, Renzo Piano a toujours cherché à conjuguer tradition et modernité, simplicité et sophistication. Grand admirateur de Jean Prouvé, Renzo Piano expérimente continuellement des procédés constructifs nouveaux. Pour lui, l’architecture ne se résume pas seulement à la conception en agence mais doit être connectée avec la mise en chantier. Cette approche “technophile” se vérifie dans la plupart de ses projets, depuis le centre Pompidou jusqu’au tribunal de Paris, livré en 2017. La Menil Collection à Houston (Texas) en 1986, la fondation Beyeler à Bâle (Suisse) en 1997, le centre Paul Klee à Berne (Suisse) en 2005 apparaissent tous comme des espaces très simples mais révèlent, lorsque l’on observe les détails constructifs, une grande ingéniosité et une extrême précision.
Privilégier la culture et l’éducation
Depuis le centre Pompidou [Lien à venir], Renzo Piano a construit beaucoup d’équipements culturels, et particulièrement des musées. L’accès à la culture et l’éducation sont au cœur de ses préoccupations, comme en témoigne sa fondation, sise à Gênes depuis 2004, et la plupart du temps ouverte uniquement aux écoliers, collégiens, lycéens, étudiants. La fondation conserve les fonds d’archives de l’architecte et propose des activités pédagogiques sous forme de visites de chantiers, d’ateliers et de workshops.