Sévères et monumentaux : les chefs d’œuvre de la sculpture grecque
Les frontons, les frises et les métopes réalisés en marbre de Paros font partie intégrante du décor architectural d'Olympie. Suite à divers séismes et inondations, ces sculptures remarquables avaient été partiellement ensevelies sous le sol avant d'être dégagées à partir de 1875.
Aujourd'hui exposées au musée d’Olympie, ces œuvres continuent d'impressionner par leurs dimensions imposantes et leur capacité à évoquer le passé. Les deux frontons, est et ouest, mesurent plus de 26 mètres de long pour une hauteur d'environ 3,47 mètres. Les personnages y sont représentés à une échelle d'environ 1,5, renforçant ainsi leur monumentalité.
Le fronton est, situé au-dessus de l’entrée du temple, illustre l'une des légendes fondatrices de l'Élide et du site d’Olympie : la course de chars opposant le roi Œnomaos à Pélops, un épisode crucial pour le mariage de la fille de Œnomaos, Hippodamia. On y dénombre 21 figures sculptées, capturant l'instant où le duel imminent entre les deux hommes est représenté. Au centre trône Zeus, torse nu et imposant, entouré de Œnomaos, coiffé d'un casque, et de son épouse inquiète. À gauche de Zeus, Pélops, nu, et Hippodamia, soulèvent son peplos, tandis qu'un personnage à leurs genoux, possiblement une servante ou le cocher Myrtilos, est représenté. Les chevaux des cavaliers sont également sculptés en profil, ajoutant à la dynamique du fronton avec des figures se baissant, s'agenouillant ou s'allongeant pour s'adapter à l'espace.
En contraste frappant avec le calme du fronton est, le fronton ouest dépeint une scène de violence et de chaos. Seul Apollon, au centre et en posture ferme, tente de calmer la lutte chaotique entre les Lapithes et les Centaures, mi-hommes mi-chevaux. Lors d'un banquet en l'honneur du mariage de leur roi Pirithoüs, les Lapithes invitent les Centaures, qui, enivrés, tentent d'enlever les femmes présentes. S'ensuit une violente bagarre où les corps s'entremêlent : un Centaure mord un Lapithe, des femmes se débattent tandis que d'autres regardent impuissantes. Apollon contraste par son expression sereine, face à l'effroi des femmes, la stupeur des Lapithes et la rage des Centaures.
Les métopes, quant à elles, sont des bas-reliefs rectangulaires placés entre les triglyphes au-dessus de l’architrave. Elles représentent le cycle des travaux d'Héraclès, le demi-dieu grec, qui accomplit douze épreuves difficiles pour expier le meurtre de sa famille. Ces exploits illustrent la virilité, le courage et la force, qualités essentielles également pour un athlète.