Le Palais-Royal, un modèle pour le 20e siècle
Le lotissement et le jardin du Palais-Royal font partie des très rares ensembles urbains de l’époque classique dont l’urbanisme moderne se soit réclamé. Cette architecture tournant le dos au brouhaha de la ville et regardant vers un espace vert répond en effet à certaines des prescriptions pour une ville “radieuse”.
Seul Eugène Hénard, dans ses Études sur les transformations de Paris (1903-1909), a osé remettre en cause cet ensemble clos sur un jardin. Il propose en effet un axe est-ouest prolongeant la rue Rambuteau, et traversant le site, ce qui selon lui aurait pour effet de redynamiser les boutiques qui en occupent le pourtour. Mais le projet ne sera jamais réalisé.
Plus tard, le grand architecte Le Corbusier reprend le modèle du Palais-Royal pour un projet théorique d’“immeubles villas”, lotissements de 400 x 200 m donnant sur un jardin central de 300 x 120 m (soit environ 4 hectares).
La Défense, moderne Palais-Royal ?
À La Défense, l’un des architectes en chef de ce nouveau quartier, Robert Camelot, prévoyait sur le plan-masse de juin 1960 plusieurs groupes d’immeubles, tous conçus selon le même principe : le “Palais royal”. Comme dans le lotissement parisien de Victor Louis, la composition est entièrement refermée autour d’un jardin central. Un seul des quatre immeubles prévus en bordure de l’esplanade sera finalement réalisé : la résidence Lorraine (1969), qui rassemble 112 logements HLM. Selon une trame conforme à celle des infrastructures du quartier (6, 30 m), Camelot dispose autour du jardin la partie “jour” des appartements, toutes les chambres étant alignées sur les façades extérieures. Posé sur pilotis, le bâtiment est composé d’un entresol et de trois étages ; ses façades sont traitées en béton brut à l’extérieur et revêtues de grès émaillé à l’intérieur.