Quand le pavement devient un art
Le sol de la chapelle royale est pavé d’une riche mosaïque de pierre.
C’est en Italie que s’est surtout épanouie la mosaïque, art très ancien. Au 17e siècle, la mosaïque rencontre un vif succès en France, à tel point que Louis XIV fait venir des mosaïstes italiens pour leur commander des œuvres mais aussi former des artisans.
Le roi fait alors ouvrir un atelier de mosaïques de pierres dures à la manufacture des Gobelins pour concurrencer les ateliers de Sienne et de Florence.
Dans le mobilier comme dans l’architecture, la mode est à la multiplication des couleurs (polychromie) : aux Invalides, on compte une vingtaine de sortes de marbres polis, de couleurs ocre, rouge, ivoire, jaune, vert, bleu, veinés ou uniformes…
Les motifs répondent aux règles de l’héraldique (science des blasons) : les fleurs de lys, emblèmes de la royauté de France, se répètent à intervalles réguliers dans une composition géométrique qui rappelle les travaux de marqueterie, d’ébénisterie ou de tapisserie de l’époque.
Les dessins sont réalisés par François Lespingola et les mosaïques exécutées par six marbriers. Après avoir battu et aplani la terre, les ouvriers posent un enduit puis de la résine de pin sur le sol. Les tessons de marbre, d’une épaisseur de 3 ou 4 ml, sont chauffés avant la pose pour adhérer à la résine. Au 19e siècle, l’architecte Visconti détruit une grande partie de ces pavements pour aménager le tombeau de Napoléon.