Les arcs-boutants
Pour contrer les poussées exercées sur les murs par les voûtes, les églises romanes les renforcent par des
contreforts
, renfort de maçonnerie en saillie accolé au mur extérieur.
Dans les édifices gothiques, les contreforts deviennent des arcs-boutants, comme des contreforts éloignés de la paroi et évidés en arc. Ces structures sont plus légères mais toujours présentes, car les poussées latérales, même réduites, demeurent une menace pour la stabilité de l’ensemble.
C’est à Chartres que l’arc-boutant s’intègre dès l’origine à la construction de la cathédrale. Les étais extérieurs obliques en bois utilisés par les maîtres ouvriers dans la construction des voûtes sont ainsi pérennisés et intégrés en pierre dans la structure de l’architecture gothique. La poussée des voûtes étant reportées des murs sur les arcs boutants, il devient possible d’ouvrir de larges baies en partie haute des églises, afin d’éclairer abondamment l’intérieur à travers les vitraux. Les arcs-boutants servent aussi à l’évacuation de l’eau de pluie tombée sur le toit.
Peu à peu, les arcs-boutants extérieurs deviennent un élément esthétique que l’on ne cache plus, comme si les architectes gothiques faisaient le choix de dévoiler leurs secrets de construction. À Notre-Dame de Paris, les gigantesques arcs-boutants aériens qui soutiennent l’abside évoquent presque un gigantesque squelette externe !
Des modèles en bois pour les tailleurs de pierre
La forme des arcs est généralement tracée au sol à l’échelle 1, puis divisée en segments qui correspondent aux voussoirs, pierres qui vont constituer l’arc, surmonté par la "clé de voûte". Des gabarits en bois sont préparés aux dimensions de chaque voussoir : ils servent de modèle aux tailleurs de pierre. Les voussoirs sont ensuite disposés sur une armature de cintres en bois que l’on retire une fois le mortier pris.