Les principales œuvres de Gaudí
Les principales œuvres de Gaudí
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La maison Vicens (1883-1885), Barcelone
La maison Vicens de Barcelone est la première maison de Gaudí. Ce bâtiment au plan très simple exige néanmoins cinq ans de chantier. Il fait appel à des matériaux variés et peu coûteux : moellons bruts de pierre naturelle ocre, brique nue et carreaux de céramique. L'emploi des céramiques en façade puise son inspiration dans la culture arabe, mais Gaudí la détourne en renouvelant les motifs des carreaux.
© Cécile Bramoullé
Grilles en fer forgé de la maison Vicens à Barcelone
Avec la maison Vicens, édifice encore modeste, Gaudí lance une véritable mode pour la céramique à motifs végétaux utilisée en extérieur.
Le métal est un matériau qui va de soi pour Gaudí, fils de chaudronnier. La plupart de ses édifices possèdent des grilles et des rambardes de fer forgé ou moulé longuement travaillé. Pour certains modèles, il utilise le moule en terre cuite d'une plante naturelle afin de donner à la pièce décorative un mouvement proche de celui de la nature.
Palais Güell (1886-1889), Barcelone
En 1886, Eusebi Güell, industriel et intellectuel, commande à Gaudí sa résidence barcelonaise. La façade de l'édifice, en pierre et en marbre, décorée de pièces en fer forgé, reste d'une grande sobriété. L'entrée est marquée par les deux porches en forme d'arc parabolique qui constituent l'une des signatures de l'architecte.
© Cécile Bramoullé
Parc Güell (1900-1914), Barcelone
Entre 1900 et 1914, l'industriel Eusebio Güell demande à Gaudí de concevoir et de faire réaliser une cité-jardin résidentielle d'une soixantaine de parcelles, en périphérie de Barcelone.
Gaudí aménage le jardin sur le modèle des espaces verts à l'anglaise, loin des alignements impeccables "à la française".
Parc Güell (1900-1914), Barcelone
Le projet immobilier du parc Güell est un échec : la cité n'attire pas les investisseurs et seuls deux maisons sont construites.
Suivant sa méthode habituelle, Gaudí conçoit son projet en fonction de l'environnement et du terrain. Ce jardin construit sur une pente abrupte s'étend sur 20 ha et comprend une vaste terrasse entourée d'un immense banc sinueux habillé de trencadis (mosaïque catalane), sous laquelle s'étend une grande salle hypostyle de 96 colonnes.
Les colonnes penchées du parc Güell (1900-1914), Barcelone
Certaines colonnes du parc Güell sont étrangement inclinées. Pour Gaudí, les colonnes inclinées sont capables de recevoir à la fois les charges et les poussées verticales. Ce choix est aussi un rappel des temples grecs qui font appel à de légères déformations afin de corriger les aberrations de l'œil.
Dans l'univers de Gaudí où rien n'est laissé au hasard, les colonnes inclinées ont une autre fonction : celles du parc Güell sont creuses et acheminent les eaux de pluie vers la citerne inférieure.
La maison Batlló (1904-1906), Barcelone
Avant-dernier projet de maison de Gaudí, la maison Batlló constitue un remaniement en profondeur d'un édifice existant. L'aspect organique, et même animal, domine comme jamais dans l'œuvre de Gaudí.
La maison Batlló (1904-1906), Barcelone
La façade principale de la maison Batlló, en grès travaillé, est revêtue de cercles de céramique émaillée de différentes couleurs et de fragments de verre. Gaudí a indiqué précisément l'emplacement de chaque pièce de céramique aux carreleurs, de manière à obtenir les effets de couleurs qu'il désirait.
Les balcons en fer chauffé, frappé et refroidi dessinent comme des masques qui contribuent à l'aspect fantastique de cette réalisation.
La maison Batlló (1904-1906)
Le faîte du toit de la maison Batlló ondule comme l'échine d'un dragon dont les tuiles vernissées constitueraient les écailles.
Les combles de la maison Batlló
L'accès aux combles de la maison Batlló se fait à travers un arc de forme parabolique. On retrouve cette forme d'arc inhabituelle dans quasiment tous les édifices de Gaudí : elle correspond à la forme (inversée) prise par une chaînette tenue par ses deux extrémités et réputée être la plus solide qui soit. Gaudí perfectionne peu à peu cette forme et en fait un élément essentiel de ses édifices, capable de garantir la meilleure répartition possible des charges.
La maison Milà (1906-1910), Barcelone
Cette maison faite de calcaire sculpté comme des vagues est rapidement surnommée "la pedrera" (la carrière) par les Barcelonais. Mais les pierres qui recouvrent la façade sinueuse ne sont en réalité que de minces plaques peu coûteuses.
La structure porteuse de la maison Milà est entièrement composée de colonnes sur six étages. Les murs de façade, non porteurs, peuvent ainsi adopter la forme ondoyante voulue par l'architecte. 150 fenêtres percent cette façade dont tous les étages sont différents. L'immeuble compte l'un des premiers parkings souterrains d'Europe.
© Cécile Bramoullé
Le toit terrasse de la maison Milà (1906-1910), Barcelone
La maison Milà est remarquable aussi en raison de son toit terrasse où les cages d'escalier, les cheminées et les bouches de ventilation, certaines recouvertes de fragments de marbre, prennent des formes fantastiques.
La croix à quatre branches de dimension égale surplombe plusieurs des réalisations de Gaudí.
Les cheminées et bouches d'aération de la maison Milà (1906-1910), Barcelone
La maison Milà est remarquable aussi en raison de son toit terrasse où les cages d'escalier, les cheminées et les bouches de ventilation, certaines recouvertes de fragments de marbre, prennent des formes fantastiques.
La croix à quatre branches de dimension égale surplombe plusieurs des réalisations de Gaudí.
Une cour intérieure de la maison Milà (1906-1910), Barcelone
La maison Milà est percée de deux cours intérieures, l'une ronde et l'autre ovale, qui sont traitées avec autant de soin que la façade principale. Pour Gaudí, les zones moins visibles doivent être travaillées avec la même attention que celles qui sont vues de tous.
La Sagrada Família (1881-aujourd'hui)
Le projet de grande cathédrale est confié en 1881 à l'architecte Paula de Villar dans le bureau duquel Gaudí a travaillé. Quand l'architecte se retire, le projet est confié à Gaudí, alors tout jeune professionnel, qui à 31 ans devient l'architecte de la Sagrada Família.
La Sagrada Família (1881-aujourd'hui)
À partir de 1914, Gaudí refuse toute nouvelle commande pour se consacrer au chantier de la Sagrada Família démarré en 1881. Mais le projet, qui l'accompagnera toute sa vie, est loin d'être achevé à sa mort. Le chantier de la façade ne démarre qu'en 1952, les tours sont achevées en 1978, et le chantier, proche de son achèvement, se poursuit aujourd'hui encore.
La Sagrada Família (1881-aujourd'hui) : le sommet des tours
Pour les trencadis des sommets des tours de la Sagrada Família, Gaudí emploie des matériaux précieux et onéreux comme du cristal de Murano. Ce matériau n'est utilisé qu'aux endroits inaccessibles afin de ne pas être brisé. Mais il est quasiment impossible à remplacer !
La Sagrada Família (1881-aujourd'hui) : figures sculptées de la façade
Sur la façade couverte de sculptures, certaines figures rappellent de façon étonnante les cheminées de la terrasse de la maison Milà.
BnF Photographies Cécile Bramoullé