"Aux grands hommes, la patrie reconnaissante"

Projet pour l’église Sainte-Geneviève
Projet pour l’église Sainte-Geneviève | © INHA

L’église Sainte-Geneviève devait être un édifice d’exception : implantée sur l’une des principales éminences de Paris, honorant sa patronne, elle est le type de l’entreprise de “conservation monarchique”. Il n’est pas impossible que Louis XV ait voulu en faire un mausolée pour les Bourbons.
Mais sous la Révolution, l'église devient une nécropole dédiée aux grands hommes de la nation, grâce à son immense crypte. Les larges vitraux sont alors obscurcis pour donner au bâtiment un caractère funéraire.
Mirabeau, le premier, entre au Panthéon en 1791, suivi par Voltaire la même année puis par Rousseau (1794) après que leurs restes ont été exhumés.
En 1806, l’église est rendue au culte, tandis que la crypte demeure le lieu de sépulture des grands hommes. La révolution de 1830 lui redonne son caractère laïc, celle de 1848 le transforme en éphémère temple de l’Humanité.
Après un retour au culte sous le Second Empire, la République lui redonne la fonction que nous lui connaissons aujourd'hui. L'année 1885 est marquée par l’entrée de Victor Hugo au Panthéon.
Les hôtes de la crypte sont aujourd’hui au nombre de 73 – elle peut en accueillir 300. Jusqu'en 2015, une seule femme avait été admise au Panthéon : la physicienne Marie Curie. Émile Zola en 1908, Jean Jaurès en 1924, Jean Moulin en 1964 (avec un célèbre discours d’André Malraux), Pierre et Marie Curie en 1995, André Malraux en 1996, Alexandre Dumas père en 2002 font partie des plus illustres pensionnaires du Panthéon. Les plus récents sont, en 2015, quatre figures de la Résistance : Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay.
Le Panthéon peut également servir de haut lieu républicain : c’est le cas en 1981 lorsque François Mitterrand y célèbre son élection à la présidence de la République.