Le 20e siècle : vers la mécanisation et la spécialisation
Les progrès techniques de la révolution industrielle transforment radicalement le métier de maçon. Les matériaux, dorénavant acheminés par chemin de fer, parcourent parfois plus de 1000 km.
Au milieu du 19e siècle, l’évolution des charpentes en fer et des bétons bouleverse les chantiers : la maçonnerie armée, plus simple à mettre en œuvre et plus économique, emporte l’adhésion de nombreux architectes et entrepreneurs. Ces nouvelles méthodes de construction obligent le maçon à se spécialiser. Toutefois, le secteur du bâtiment s’industrialise très lentement dans la première moitié du 20e siècle. En dehors de quelques chantiers expérimentaux, les filières techniques ne parviennent pas à collaborer véritablement entre elles jusqu’à l’entre-deux-guerres.
L’exemple américain
À cette période, les industriels voient du côté de l’Amérique le modèle à suivre : la connaissance des recherches de Frederick Winslow Taylor sur l’organisation scientifique du travail les conduit à traquer la moindre perte de temps et le moindre mouvement inutile. Ces doctrines, appliquées en France depuis plusieurs années dans la production automobile, s’étendent à la construction. Le chantier doit devenir une machine aux rouages parfaitement huilés. Les nouveaux matériaux (béton, acier, aluminium) permettent la fabrication en amont d’éléments qui arrivent sur le chantier prêts à être posés. La machine remplace l’ouvrier pour l’exécution des tâches les plus lourdes. C’est ainsi que l’architecte Marcel Lods rêve de substituer l’image du chantier désordonné et sale pour un lieu clair et rigoureux, où des ouvriers vêtus et gantés de blanc manipuleraient et assembleraient les blocs de béton ou les pièces d’acier sans presque aucun effort.